Le monde de Disney fourmille de musiques et de chansons. Certaines sont devenues célèbres. D’autres sont devenues des icônes. C’est le cas de celle que l’on évoquera ici et qui est devenue le symbole même de l’univers Disney. Parce que, quand on prie la bonne étoile, tous les rêves peuvent se réaliser.
Retour sur When you wish upon a Star : Quand On Prie La Bonne Etoile.
Quand On Prie La Bonne Etoile : Un destin incroyable
Alors qu’elle n’était qu’une chanson dans un film d’animation en 1940, When you wish upon a Star aura un destin tout-à-fait incroyable.
Nous sommes en 1937. Walt Disney a réussi son pari avec le succès de foule de Blanche-Neige et les sept nains. Mais pas question d’en rester là et il se lance dans la production de plusieurs récits dont Bambi, Dumbo, Peter Pan et une histoire qu’il choisit pour être son deuxième long-métrage : Pinocchio.
Une adaptation innovante
C’est en 1881 que Carlo Collodi qui publie Les Aventures de Pinocchio sous forme d’un feuilleton dans une revue pour enfants avant d’être édité en livre deux ans plus tard.
En avril 1935, il est suggéré à Walt de s’emparer de l’histoire de Collodi pour en tirer une animation. Une fois les droits acquis, le papa de Mickey décide d’en faire son deuxième succès en racontant l’histoire de ce pantin que l’histoire transformera en petit garçon.
Mais il s’agit là dela vision des Studios Disney. Dans le roman initial, Pinocchio n’a rien du pantin naïf que l’on connaît. Il serait plutôt un petit délinquant qui n’hésite pas à tuer le Grillon Parlant ! De plus il est fabriqué par hasard par Geppetto qui, loin de vouloir un fils, voit en la marionnette une façon de se faire un peu d’argent. Une histoire assez sombre finalement.
Walt va demander à ses scénaristes de faire un tri dans la multitude de personnages présents dans le roman et d’en faire une adaptation apportant les éléments sensibles qui construisent une belle histoire. Certains passent alors à la trappe, d’autres comme Jiminy Cricket et Figaro ont un rôle plus important. Et certains, comme le poisson Cléo, sont même inventés.
Geppetto au cœur de l’émotion
Le Gepeptto de Disney n’a rien du personnage vénal de Collodi. Chez Disney, il apporte la touche d’émotion essentielle, ce qui se confirme dans ce qui deviendra la chanson phare de l’univers Disney.
L’artisan rêve d’avoir un enfant. Devant sa fenêtre, il s’adresse à l’Etoile des Souhaits pour que ce pantin qu’il vient de sculpter puisse se transformer en véritable petit garçon tandis que la célèbre mélodie résonne. When You Wish Upon a Star
Un duo pour la bande originale
On doit la bande originale du film à un duo : Leigh Harline pour la musique et Ned Washington pour les paroles.
Harline n’est pas un inconnu chez Disney. a composé pour bon nombre de courts-métrages dont de fameux Silly Symphonies comme Une Petite Poule Avisée qui nous fait rencontrer Donald ou le fameux Jazz Band contre Symphony Land. Il vient surtout de participer à la bande originale de Blanche Neige et les Sept Nains.
Ned Washington est, par contre, un petit nouveau mais on lui devra les paroles des chansons de Pinocchio et de Dumbo. Pour la petite histoire, c’est aussi lui qui nous laisse le fameux générique de Rawhide, la série télévisée avec Clint Eastwood et la chanson titre mythique du Train sifflera trois fois !
Les caractéristiques d’un succès
La chanson qu’ils écrivent ensemble symbolise une prière. Sa mélodie simple va donc se construire sur un rythme lent et fluide. Et c’est ce qui va la rendre à la fois touchante.
Mais ce n’est pas tout. Leigh Harline a su traduire en note toutes les caractéristiques d’une prière. Ainsi, les premières phases s’appuient sur une mélodie ascendante qui s’interrompt comme dans un moment de suspension. Tout comme une prière qui s’élève jusqu’à un ce moment d’interrogation. Et à ce moment des chœurs semblent apporter une réponse.
Bref, When You Wish Upon a Star symbolise toute prière et, en conséquence, les réponses à cette prière sous forme de l’accomplissement d’une destinée. Et donc, dans le film, la mélodie qui apparaît sur la prière de Geppetto va aussi souligner chaque moment où intervient la fée Bleue ou Jiminy Cricket.
Un criquet … et les autres
C’est le personnage de Jiminy Cricket qui interprète la chanson, sur les génériques de début et de fin. Et celui qui lui donne sa voix c’est Cliff « Ukulele Ike » Edwards, une vedette de music-hall des années 20 et 30 qui deviendra la voix officielle de Jiminy Cricket dans tous les films qui suivront.
Mais s’il est le premier à interpréter la chanson, il ne sera pas le seul et les artistes de tous styles vont suivre.
Il y a, par exemple, Donald qui se transforme en véritable crooner dans le Dilemme de Donald, jusqu’à ce qu’il retrouve sa voix de canard !
Plus sérieusement, la chanson sera intégrée au répertoire des plus grands standards de jazz ce qui conduira à des versions très étonnantes.
Par l’orchestre de Glenn Miller par exemple
ou encore celui de Dave Brubeck
Et, bien sûr, on ne pouvait manquer la version de Louis Armstrong
Elle est également reprises de très nombreuses fois dans d’autres styles. On peut, par exemple, penser à cette version très glamour de Neil Diamond
Ou plus soul avec Diana Ross et les Suprêmes.
Je pourrais vous en proposer beaucoup d’autres. Pour terminer, plus particulière, une version électro par Lolita, que je vous laisse apprécier.
Et pour plus de douceur, le classique n’est pas en reste avec cette version du guitariste Chet Atkins.
Ou une version grand choeur le Tabernacle Choir.
Même John Williams l’intègrera dans la bande originale du film Rencontres du Troisième Type (
Internationalisation
Les autres langues vont s’emparer du titre. En effet, Disney est une marque internationale et donc, la chanson sera traduite en diverses langues
En français, c’est Jean Lumière qui interprète la première version du titre.
Mais Henri Salvador nous en proposera une version presque jazzy.
Et plus près de nous, elle est reprise par Nolwenn Leroy.
Du film à la Compagnie
Si la chanson s’exporte dans toutes les contrées, au sein même de la Compagnie Disney, elle prend du galon. C’est que When You Wish Upon a Star porte en elle les valeurs de la Compagnie Disney, cet endroit où un rêve peut devenir réalité.
Ainsi, on retrouvera les célèbres notes pour accompagner dès 1954 le générique de The Wonderful World of Disney ou celui de Disney Parade en France.
Elle accompagne aussi le logo de Walt Disney Pictures depuis 1985. Et si embarque pour une croisière sur l’un des bateaux de la Disney Cruise Line vous pourrez entendre les sept premières notes lorsque résonnent les sirènes.
Et deux statuettes
Dès l’année de sa sortie, le disque se vend à plus de 2 millions d’exemplaires et se classe en tête des classements musicaux. Mais surtout, ce sera la première fois que Disney soulèvera la statuette dorée pour sa chanson originale puisque Pinocchio sera récompensé de deux Oscars : pour la meilleure chanson et la meilleure partition originale.
Pourtant, rien ne le laissait présager. En fait, Walt n’appréciait pas particulièrement la chanson. La petite histoire raconte qu’il se serait contenté d’un « Peut-être que ce n’était pas si mal après tout ».
Comme quoi même un visionnaire peut se tromper. Même quand brille au-dessus de lui la plus belle des étoiles.
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