TRON : Ares, troisième volet de la franchise Disney, a réalisé un démarrage mitigé au box-office nord-américain avec 33,5 millions de dollars de recettes, un chiffre décevant au regard de son budget colossal estimé entre 150 et 200 millions de dollars. Ce résultat, bien inférieur aux 44 millions générés par TRON : L’Héritage en 2010, soulève des inquiétudes quant à l’avenir d’une franchise qui, selon l’analyste Paul Dergarabedian, n’a jamais réussi à s’imposer comme une véritable « mega franchise » malgré son potentiel.
Points clés à retenir
- Le film s’est placé en tête du box-office avec 33,5 millions de dollars, mais ce résultat est considéré insuffisant face à un budget de production de 150-200 millions de dollars
- La réception critique est profondément divisée, avec des éloges pour l’esthétique visuelle et le passage du bleu électrique au rouge flamboyant, mais des critiques sévères concernant un scénario jugé basique
- La nostalgie apparaît comme le principal moteur commercial du film, notamment grâce à la présence de Jeff Bridges qui assure la continuité avec les films précédents
- Le film peine à trouver son identité en 2025, abordant des thématiques d’intelligence artificielle déjà largement explorées par d’autres franchises
- L’avenir de la saga reste incertain, avec une franchise comparée à la « comète de Halley » qui apparaît sporadiquement tous les 15 à 30 ans sans jamais s’imposer durablement

Un démarrage décevant au box-office malgré le leadership du week-end
Le week-end du 10 au 12 octobre 2025 a vu l’arrivée tant attendue de Tron : Ares dans les salles nord-américaines, où le film s’est hissé à la première place du box-office avec un chiffre d’affaires de 33,5 millions de dollars.
Ce résultat, bien que satisfaisant en position, déçoit néanmoins les observateurs et les analystes, surtout au regard du budget colossal engagé par Disney, estimé entre 150 et 200 millions de dollars. La sortie a bénéficié d’une large diffusion, le film étant projeté dans plus de 4 000 salles aux États-Unis et au Canada. Pourtant, malgré cette présence massive, les recettes domestiques atteignent seulement le seuil de rentabilité initial, ce qui soulève des questions sur l’attractivité réelle de ce troisième volet de la franchise.
Pour mieux comprendre cette performance, il est utile de se référer au précédent chapitre, Tron : L’Héritage, qui avait ouvert en 2010 avec un score de 44 millions de dollars pour finir avec un total mondial dépassant les 400 millions de dollars. Le nouveau film, qui débarque 15 ans après cet opus et 43 ans après le long-métrage original de 1982, peine à retrouver l’engouement initial. Paul Dergarabedian, analyste senior chez Comscore, souligne que la franchise n’a jamais réussi à s’imposer comme une véritable « mega franchise », malgré son potentiel. Avec une place au 2 784e rang du box-office domestique de tous les temps, Tron : Ares reste modeste dans l’historique des productions Disney.
Parmi les chiffres clés, la moyenne de 8 375 dollars par salle témoigne d’une fréquentation correcte mais insuffisante pour un blockbuster de ce calibre. Ce score représente le 37e plus gros week-end d’octobre et la 9e meilleure performance pour un long week-end du Columbus Day, preuve que malgré ses défauts, le film parvient à capter un certain public. Sur le plan narratif, l’intrigue oppose les forces militaires et les deux firmes technologiques rivales, Emcom et Dillinger, autour d’une intelligence artificielle capable de matérialiser des créations physiques limitées à 29 minutes avant leur désintégration. Ce concept, à la fois futuriste et stratégique, aurait pu constituer un levier fort pour attirer les spectateurs, mais les résultats montrent un intérêt mitigé.
Dans cet article, nous analyserons en détail les raisons de ce lancement décevant, en explorant la réception critique du film, ses enjeux narratifs et esthétiques, ainsi que les perspectives pour l’avenir de la franchise. Nous verrons aussi comment la nostalgie reste le dernier véritable atout commercial de la saga et pourquoi la prouesse technique du film divise autant qu’elle impressionne.
Une réception critique profondément divisée
La sortie de Tron : Ares a suscité des réactions contrastées parmi les critiques et les spectateurs, témoignant d’une fracture nette dans l’appréciation de ce troisième volet. Sur la plateforme française AlloCiné, le film obtient une moyenne de 3,4/5 basée sur 201 notes spectateurs, illustrant un avis globalement favorable mais mitigé. Cette dualité se retrouve dans les critiques professionnelles, où certains saluent l’aspect visuel et l’expérience immersive tandis que d’autres pointent des faiblesses scénaristiques majeures.
Le Figaro vante une « suite visionnaire et inspirée » qui réussit à fusionner avec habileté les meilleurs éléments des deux premiers films, notamment en matière d’esthétique et de direction artistique. La transformation chromatique du film, passant du bleu électrique au rouge flamboyant, est particulièrement remarquée pour son symbolisme évoquant le danger et la guerre. Jared Leto est reconnu pour son incarnation habitée d’Ares, un programme guerrier sophistiqué, tandis que Jeff Bridges reste le pilier central de cet univers, apportant une continuité émotionnelle à la saga.
Cependant, les critiques les plus sévères, comme celles du Journal de Montréal, regrettent un film trop ancré dans la nostalgie, qui perd de vue la réflexion technologique et philosophique du film original de 1982. Parmi les points faibles les plus souvent relevés, le scénario est jugé basique et manquant de nuances, avec une intrigue qui s’étire inutilement autour d’un personnage antipathique. La bande originale, loin d’égaler la qualité des Daft Punk sur Tron : L’Héritage, oscille entre l’anecdotique et le désagréable, ce qui nuit à l’immersion.
Par ailleurs, certains reprochent une surcharge technologique typique des productions Disney, qui finit par fatiguer le spectateur. La nervosité excessive des plans, notamment lors des combats et des scènes d’action, sacrifie la lisibilité des décors et nuit à la compréhension globale de l’histoire. Ainsi, le film se retrouve perçu par certains comme un produit « ni franchement bon, ni franchement mauvais », illustrant un déséquilibre entre ambitions visuelles et cohérence narrative.

Une franchise qui peine à trouver son identité en 2025
Depuis ses débuts en 1982, la franchise Tron a toujours évolué entre innovation technologique et narration futuriste. Pourtant, en 2025, Tron : Ares peine à renouveler son identité et à se positionner dans un paysage cinématographique où les thématiques d’intelligence artificielle et de conscience numérique ont été largement explorées depuis des décennies. Le film introduit pourtant une rencontre inédite entre des êtres artificiels dotés d’IA et l’humanité, mais cet angle semble aujourd’hui peu original face aux références cultes que sont 2001 : L’Odyssée de l’espace, Matrix ou Terminator.
Le protagoniste, Ares, programme nommé d’après le dieu grec de la guerre, est conçu par le fils de Dillinger pour s’échapper du monde numérique et s’incarner dans le réel. Cette idée de transfert et d’émancipation numérique aurait pu être porteuse d’une réflexion innovante, mais le scénario reste prisonnier d’un manichéisme classique opposant la compagnie ENCOM fondée par Sam Flynn à son rival Dillinger. Ce dernier incarne une obsession de pouvoir qui rappelle la mécanique narrative typique des franchises Marvel récemment intégrées à Disney.
Le film intègre également des éléments futuristes comme la création d’armes et d’objets par impression 3D, technologies désormais presque banales dans la réalité. Cette réalité technologique contemporaine affaiblit la portée visionnaire que le film aurait pu avoir. Par ailleurs, la durée de 119 minutes est jugée insuffisante pour développer pleinement les thématiques d’introspection et d’émotivité d’Ares, laissant le spectateur avec une expérience superficielle.
Malgré cela, Tron : Ares multiplie les clins d’œil et références aux deux premiers opus, ce qui ravira les fans historiques mais risque de perdre les nouveaux venus. Cette stratégie nostalgique semble être une tentative de combler le manque d’innovation narrative, renforçant l’impression d’une franchise qui cherche encore son véritable souffle en 2025.
Une prouesse technique qui divise autant qu’elle impressionne
Avec un budget estimé entre 150 et 200 millions de dollars, Disney a mis les moyens pour faire de Tron : Ares un spectacle visuel ambitieux. Le film bénéficie d’effets spéciaux et d’une direction artistique remarquables, offrant aux spectateurs une expérience sensorielle forte, notamment grâce à la transformation chromatique majeure qui remplace le bleu fluorescent iconique par un rouge flamboyant. Cette couleur symbolise tour à tour le danger, l’excitation, la colère et la guerre, et donne au film une identité visuelle distincte.
Greta Lee, dans le rôle d’Eve Kim, la dirigeante d’ENCOM, reçoit également des éloges pour son interprétation nuancée, tandis que Jared Leto incarne Ares avec une énergie rappelant un programme de type Terminator. Les scènes d’action, notamment les courses-poursuites, alternent entre un long-métrage expérimental et un film d’anticipation grand public, ce qui peut dérouter le spectateur.
Cependant, cette réussite technique est entachée par plusieurs critiques. Certains observateurs déplorent une stagnation dans l’évolution des effets visuels, malgré les 15 années séparant L’Héritage et Ares. La nervosité excessive des plans, qui sacrifie la lisibilité des scènes de combat et des décors, est également pointée du doigt. La bande-son, bien que fonctionnelle, ne parvient pas à égaler la magie apportée par les Daft Punk dans le précédent opus, ce qui contribue à une ambiance globale moins immersive.
Cette ambivalence se reflète dans la réception critique qui qualifie parfois le film de « ni franchement bon, ni franchement mauvais ». Le défi technique est indéniable et certains moments offrent une expérience cinématographique exceptionnelle, mais l’ensemble souffre d’un manque de cohérence et d’innovation. Ce paradoxe met en lumière les difficultés rencontrées par les blockbusters contemporains à concilier prouesse visuelle et narration captivante.

La nostalgie comme seul véritable atout commercial
Face à ces critiques mitigées, la nostalgie apparaît comme le principal moteur commercial du film. La génération X, qui a grandi avec l’univers Tron, trouve dans Ares une sorte de « bonbon » nostalgique, notamment à travers les scènes réunissant Jeff Bridges et Jared Leto. Ces passages, véritables lettres d’amour à la franchise culte, apportent un ancrage émotionnel fort, mais ne suffisent pas à générer un engouement massif au box-office.
Le film original de 1982 avait lui aussi connu un parcours difficile en salles avant de bâtir un véritable culte avec le temps. Tron : L’Héritage avait quant à lui bénéficié d’une reconnaissance critique différée qui lui avait permis d’ouvrir plus solidement en 2010. En revanche, Ares sort en octobre 2025, un mois souvent qualifié de « mois pont », situé entre la fin de la saison estivale et l’arrivée des fêtes de fin d’année. Cette période est généralement favorable aux films indépendants et d’art et essai, mais moins propice aux blockbusters, ce qui a pu pénaliser le film.
La concurrence, bien que modérée avec des titres comme Roofman (8 millions) et One Battle After Another (6,6 millions), a pu fragmenter l’attention des spectateurs. Le public cible principal reste les adultes ayant suivi la saga depuis ses débuts, mais cette niche semble trop restreinte pour assurer un succès commercial important. Jeff Bridges, en tant que figure emblématique, demeure le lien affectif avec les fans historiques et un argument clé pour la promotion du film.
Pour en savoir plus sur l’évolution des stratégies de Disney et leur impact sur les franchises, consultez notre article sur le rachat de Marvel par Disney en 2009, qui illustre comment la maison de Mickey a su bâtir des empires cinématographiques grâce à ses acquisitions.
Perspectives incertaines pour l’avenir de la saga
Avec des recettes domestiques initiales limitées à 33,5 millions de dollars et aucune donnée internationale publiée à ce jour, l’avenir de la franchise Tron s’annonce incertain. Le rapport entre le budget de production et les revenus actuels laisse présager une nécessité pour Disney de miser sur les marchés internationaux et sur l’exploitation secondaire (streaming, ventes DVD, merchandising) afin de rentabiliser l’investissement.
La franchise Tron est souvent comparée à la comète de Halley, apparaissant sporadiquement tous les 15 à 30 ans sans jamais parvenir à s’imposer durablement dans la culture populaire. La durée de 1h59 du film ne semble pas suffisante pour inverser cette tendance, d’autant que les thématiques abordées restent classiques et peu novatrices. Paul Dergarabedian rappelle que si le mois d’octobre est parfait pour les films indépendants et orientés festivals, il constitue un défi pour les blockbusters, qui peinent à trouver leur public dans ce créneau.
Parmi les indicateurs qui illustrent ce relatif échec, on note une moyenne théâtrale de 8 375 dollars par salle, insuffisante pour un film à gros budget, un classement modeste au 337e rang du box-office domestique historique de Disney, ainsi qu’une absence totale de revenus internationaux dans les premières données. Certains critiques n’hésitent pas à qualifier Tron : Ares de « produit Disney oubliable et sans saveur », ce qui témoigne d’un désintérêt grandissant envers cette franchise.
Pour approfondir l’impact des périodes de sortie sur les films Disney et leurs franchises, vous pouvez consulter notre dossier sur la première de Maléfique en 2014, qui analyse les choix stratégiques de calendrier et leurs conséquences.

Conclusion
En résumé, Tron : Ares s’impose en leader du box-office nord-américain à son lancement, mais ses performances financières et critiques restent en deçà des attentes pour un blockbuster de cette envergure. La franchise peine à retrouver sa place face à une concurrence féroce et un public fragmenté, malgré une production soignée et une direction artistique audacieuse. La réception divisée entre esthètes et détracteurs souligne les défis narratifs et techniques auxquels le film est confronté.
Le manque d’innovation scénaristique, la saturation des références aux opus précédents, ainsi que la période de sortie peu favorable contribuent à limiter l’impact commercial et culturel du film. Néanmoins, la nostalgie demeure un levier fort, notamment pour la génération X, qui trouvera dans cette suite un hommage à un univers culte. L’avenir de la saga dépendra largement des résultats à l’international et de la capacité de Disney à exploiter efficacement ses différentes plateformes.
Pour les amateurs de l’univers Disney et des franchises phares, il est intéressant de suivre les évolutions stratégiques du studio, notamment à travers ses acquisitions majeures, comme le rachat de Star Wars ou la création de succès Pixar avec Toy Story. Ces exemples montrent comment Disney sait adapter ses franchises pour répondre aux attentes du public.
En attendant, il est recommandé aux fans de Tron de profiter pleinement de l’expérience visuelle offerte par Ares dans les salles, tout en restant conscients des limites narratives actuelles. Le futur de la saga reste à écrire, et chaque nouvelle sortie sera un test décisif pour savoir si Tron peut devenir une franchise durable dans le paysage cinématographique contemporain.
Pour découvrir des idées de cadeaux inspirés de l’univers Disney, n’hésitez pas à visiter notre sélection de goodies Disney à offrir, parfaits pour les fans de la saga et autres univers magiques.