Ah l’Amour, l’histoire éternelle ! L’Amour avec un grand A. Parce que l’amour c’est la vie les histoires d’amour ont toujours fait recette au cinéma. Disney a, très tôt, compris que ce sentiment amoureux qui nous fait vibrer, c’est l’attente d’une rencontre qui se décline sous toutes les formes les plus contradictoire.
Et de contradiction, il en est question lorsque sort sur les écran l’histoire de la Belle et la Bête tant ces deux-là ne semblait pas fait l’un pour l’autre. Et pourtant ! Après tout, ne dit-on pas que les extrêmes s’attirent ?
Second âge d’or
Cette très belle chanson est celle qui signera le renouveau des Studios Disney, celui qu’on appellera le Second âge d’Or qui redonne à Disney ses lettres de noblesses.
C’est qu’après le décès de Walt Disney en 1966 et celui de son frère Roy cinq années plus tard, le studio entre dans une sorte de léthargie.
Il y a bien quelques sorties ça et là, quelques animations comme Rox et Rouky ou Taram et la Chaudron magique. Mais ces films ne feront pas de grands succès. Ils sont parfois même qualifiés médiocres.
Mais quand la production commence à travailler sur La Belle et la Bête, le film se présente comme celui de la dernière chance.
Juste après une sirène …
Entre temps, La Petite Sirène avait amorcé un retour vers le succès mais à cet instant, quand commence la production de La Belle et la Bête, personne ne le savait encore.
Et après cette histoire de femme-poisson qui change de monde par amour, le pari de Disney pour renouer avec la gloire tient en l’histoire d’un jeune homme devenu une effroyable bête et d’une jeune fille qui aime lire et rêver ! Pari double puisqu’il faudrait que ces deux-là découvre l’amour !
Merci Walt
Le choix de cette histoire, on le doit à Walt Disney lui-même. En effet, même si le papa de Mickey nous a quitté depuis plusieurs années déjà, c’est en fouillant dans ses projets que les Studios vont découvrir ce futur succès.
Walt avait fait un voyage en Europe en 1935 et avait ramené dans ses bagages une véritable bibliothèque de 335 livres. Ce sera d’ailleurs la source d’inspiration de ses premiers longs métrages. Parmi ces livres se trouvait « La Belle au bois dormant et autres contes de fées de l’ancien français ». Et parmi les « Autres contes de fées », l’histoire de « La Belle et la Bête » écrite par Madame Leprince de Beaumont.
Disney retient le récit sous le numéro de production 1074 mais le projet s’arrêtera là. Il y revient dans les années 50 pour son émission télévisée Disneyland, mais à nouveau l’idée ne va pas plus loin.
La nouvelle génération d’animateurs de la fin des années 80 décidera de redonner sa chance à l’histoire !
Avec ou sans musique ?
On a l’habitude d’associer la musique aux grands succès des films d’animation Disney : pas de film sans musique. Et pourtant, pas question de comédie musicale au début du projet. Les animateurs avaient même développé un film entièrement non musical. Verdict ? Ennuyeux et étouffant même ! La projection des 20 premières minutes s’est conclue par un ordre strict : On jette tout et on recommence !
La production s’est alors tournée vers le duo gagnant Alan Menken et Howard Ashman, auréolés du récent succès de « La Petite Sirène ». Ils signeront la bande originale du film qui devient alors une véritable comédie musicale.
Histoire éternelle : une première
Pour la bande originale, le duo de musicien a prévu d’écrire une chanson-signature qui accompagnera le générique. Ce sera Histoire Eternelle !
Et ça c’est une première. Beauty and the Beast – c’est le titre en version originale – apporte une nouveauté dans les animations Disney. Pour la première fois, une chanson thème accompagne le générique de fin. Elle était interprétée par Céline Dion et Peabo Bryson dans la version originale et par Liane Foly et Charles Aznavour en français.
Madame Samovar en vedette
On découvre la chanson interprétée par Madame Samovar, la théière, pendant que la Bête entraînait Belle dans une danse romantique dans la salle de bal ; elle dans sa jolie robe à panier jaune, lui dans son élégant costume bleu et or.
Cette version, interprétée par, a pourtant bien failli ne jamais exister pour une erreur de bande démo qui a bien failli tourner au drame. Quand ils ont écrit cette chanson, Menken a enregistré une version dans le style ballade rock tandis que celle d’Ashman préférait une ambiance tenant plus de la ballade. Lorsqu’Angela Lansbury refuse le rôle expliquant qu’elle ne se voyait pas dans le projet et que sa voix n’était pas adaptée à la chanson, Menken a compris qu’elle n’avait pas reçu la bonne démo. Et il s’est alors écrié : « Oh, non, non, non, donnez-lui la version d’Howard »
Malgré les doutes qui subsistent, elle accepte de tenter une prise. Une prise qui sera unique tant l’émotion à son écoute.
La consécration
On connaît la suite. Succès immense. Quelques mois après la sortie du film, La Belle et la Bête a reçu l’Oscar de la meilleure musique, mais aussi l’Oscar de la meilleure chanson pour Histoire Eternelle. Elle remportera aussi le Golden Globe Award 1992 de la meilleure chanson originale et le Grammy Awards en 1993 pour la meilleure chanson écrite pour un film, la télévision ou d’autres médias visuels.
Un succès dont nous avons failli être privé pour une erreur d’envoi ! Mais on le sait, l’amour triomphe toujours. C’est une histoire éternelle !
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