Plongée dans l’univers fascinant des Studios Disney, explorant les hauts et les bas d’une entreprise qui a marqué des générations. Bien que Disney soit souvent synonyme de rêve et d’imagination, il est important de ne pas oublier les défis rencontrés, notamment après la mort de Walt Disney. Jusqu’au jour où arrive un petit chaton … en bonne compagnie !

Le Dark Age et l’Émergence d’un Renouveau
Après la mort de Walt Disney, les Studios plongent dans une période que l’on appelle le “Dark Age” des Studios, où les films ne rencontrent pas le succès escompté. Cependant, tout commence à changer avec l’arrivée de Michaël Eisner et Jeffrey Katzenberg en 1984, deux figures emblématiques qui apporteront un souffle nouveau à la Compagnie. Beaucoup souligne à juste titre que la Petite Sirène serait le point de départ de ce renouveau, mais la ligne de départ du succès commence déjà avec Oliver et Compagnie, un film clé qui a posé les fondations du succès futur.

Deux hommes nouveaux
Après la mort de Walt Disney, et pendant une vingtaine d’années, tous les PDG successifs sont issus de l’empire Walt Disney. Pas étonnant qu’en ce milieu des années ’80, les actionnaires grondent, ce qui entraîne la volonté de remplacement de Ron W. Miller. Et c’est Michaël Eisner qui sera alors abordé pour reprendre la lourde tâche.

En 1984, il est auréolé de ses succès à la Paramount, avec des films tels Les Aventuriers de l’arche perdue, La Fièvre du samedi soir ou Grease. Katzenberg, lui, fait figure de héros au sein de la production avec la reprise de Star Treck qui cartonne depuis qu’il a persuadé Leonard Nimoy de reprendre le rôle de Spock. C’est ensemble qu’ils vont rejoindre la Walt Disney Company en septembre 1984. Eisner comme PDG de la firme et Katzenberg en tant que Président de Walt Disney Studios.

Des Ingrédients Magiques pour le Succès
L’arrivée de Eisner et Katzenberg a donc permis d’introduire un sang neuf dans une entreprise en difficulté. Ils se sont attelés à examiner les projets en cours, découvrant rapidement que certains d’entre eux manquaient de lumière. Katzenberg, en particulier, a pris des mesures audacieuses pour redresser la barre, comme en témoigne son intervention sur Taram et le Chaudron magique.

Il estime le film trop sombre, violent … presqu’effrayant. A coup de ciseaux, Katzenberg effectue quelques coupes qui laisseront une version affaiblie qui restera pour beaucoup comme le pire film Disney. Parallèlement, le projet Basil Détective privé est mis en chantier par Ron Clements et John Musker, soutenus par Roy Disney convaincu par le travail préparatoire. Et si la critique souligne l’espoir d’un retour de l’esprit Disney, le succès commercial ne sera pas au rendez-vous. Bref, il est temps de trouver LE projet qui relancera véritablement la magie.

Deux idées émergent : Ron Clements et John Musker proposent de se pencher sur la Petite Sirène tandis que Pete Young suggère Une adaptation d’Oliver Twist avec des chiens !
Entre chiens et chats
On sait que finalement le héros sera un petit chat. C’est que le début de la production va passer par plusieurs changements d’orientation. Oliver et Roublard sont d’abord deux chatons, puis deux chiens avant de décider de les différencier afin de distinguer le petit héros de l’histoire inspirée de Dickens.

Avec Oliver et Compagnie, l’équipe d’animation va se diriger vers une adaptation moderne d’Oliver Twist, transportée dans le New York contemporain. Il ne s’agissait pas d’une simple réinvention, mais d’une véritable réinvention des personnages et de l’histoire. Cela a permis de redéfinir les attentes des spectateurs, tout en mettant en avant des thématiques modernes.
Et ces innovations, c’est bien à Eisner et Katzenberg qu’on les doit !
Un Casting Étoilé et des Chansons Envoûtantes
Ils interviendront aussi sur le choix du casting qui a permis de donner vie à ces personnages mémorables, en particulier Roublard et Georgette.

Si Oliver est le rôle-titre de cette histoire, le chien Roublard est un véritable héros comme on les aime. Sympathique, courageux et un gentil défaut, la roublardise. Il méritait bien un doublage des plus soignés. Et c’est le chanteur et compositeur Billy Joel qui lui donnera vie. L’autre personnage remarquable est la chienne Georgette. Elle semble rassembler tous les défaut d’une petite peste, à la foi égoïste, hautaine et d’une mauvaise foi inégalable. Si elle n’est pas au centre des actions, elle apporte toutefois la part comique nécessaire à l’histoire. Et il fallait donc une voix à la hauteur du personnage. Là encore coup de génie quand le choix se porte sur Bette Midler.

Avec Billy Joel prêtant sa voix à Roublard et Bette Midler à Georgette, les Studios ont non seulement renforcé leur image, mais ont également mis l’accent sur l’importance des chansons dans leurs récits.
Bonne Compagnie : Renouveau de composition
Les chansons, jadis au cœur des productions Disney, avaient perdu de leur éclat après la mort de Walt Disney. Avec Oliver & Compagnie, les Studios renoue avec la véritable tradition et, en ce sens, annonce les comédies musicales qui suivront. Ce film marque donc un retour aux sources, avec des talents tels que Barry Manilow, Dan Hartman ou Howard Ashman, celui qui jouera un rôle essentiel dans le succès musical des films à venir.

Un Héritage Durable
Pas de chanson pourtant pour le petit chaton. Et c’est indirectement qu’il sera mis à l’honneur, lorsque la petite Jenny l’adopte. Petit clin d’œil aux Aristochats peut-être, c’est sur ses exercices de piano que la fillette va chanter une très jolie ballade presque baroque qui exprime son amitié pour le petit chat. Un très joli moment que l’on doit à Ron Rocha et Robert Minkoff, une chanson qui est l’exemple du renouveau de la magie Disney.
Oliver et Compagnie, c’est le film qui rappelle que, même au cœur des défis, il est possible de retrouver l’inspiration et de donner vie à des histoires qui continuent de toucher les cœurs.
