« Le rire est intemporel. L’imagination n’a pas d’âge. Et les rêves sont éternels. » Celui qui s’exprime ainsi, c’est Walt Disney, l’homme à l’imagination sans limite.
Et d’imagination ses personnages n’en manquent pas. C’est le cas de la petit Wendy quand elle raconte des histoires à ses frères. Aucun étonnement alors lorsque Peter Pan les emmène vers le Pays Imaginaire.
Vous connaissez le chemin ? Un peu de poudre de fée ! Tu t’envoles ! Et qui n’a un jour rêver, comme Wendy, de s’envoler avec Peter Pan. Survoler Londres. Voir les lumières de la ville. Arriver au-dessus du lagon du Pays Imaginaire.
Le rêve de Walt
Peter Pan, c’est un peu sa madeleine de Proust à Walt, un souvenir d’enfance. Le personnage est né en 1902 sous la plume de l’écrivain écossais, James Matthew Barrie dans un conte intitulé “Le petit oiseau blanc”. Il n’y était qu’un second rôle. Mais deux ans plus tard, le petit garçon devient le héros d’une pièce intitulée “Peter Pan, l’enfant qui refusait de grandir”.
De l’autre côté de l’océan, dans la petite ville de Marceline, un petit garçon prénommé Walt joue l’un des rôles à la fête de son école.
Une idée d’adaptation
Dès 1935, Walt envisage une adaptation cinématographique en noir et blanc. En 1924, un récit avait déjà été porté à l’écran, en noir et blanc, par la Paramount. Disney veut faire mieux en imaginant un long métrage d’animation. Il achète alors les droits en 1939 et met sur le projet ses meilleurs dessinateurs. Mais ensuite, de sombres nuages viennent assombrir le ciel des Studios. Problèmes financiers, désaccords avec l’équipe de dessinateurs et surtout la guerre. Bref, tous les projets d’animation sont stoppés net. Cendrillon, Alice aux Pays des Merveilles et Peter Pan. Ils ne reprendront qu’après le conflit.
Il faut attendre 1947 et une baisse de l’énorme dette des studios pour envisager une reprise des activités. Et dans le plan de sortie, c’est Cendrillon qui est privilégié parce que le plus avancé.
Suivent ensuite deux monuments de la littérature enfantine anglo-saxonne : Alice aux pays des Merveilles et Peter Pan.
Peter doit son salut à Alice
Heureusement que Peter Pan sera mis en production en parallèle d’Alice. Sans cela, il serait sans doute passé à la trappe.
Il est vrai que le moins qu’on puisse dire, c’est que le choix de ces deux productions était pour le moins risqué. Dans les deux cas, il ne s’agit pas d’un de ces contes maintes fois revisités par la culture populaire mais de deux histoires fortes et surtout très originales. Trop peut-être.
Ainsi Alice aux Pays des Merveilles se voit assortie d’une animation originale, moderne. Presqu’expérimentale. Ce se révèlera un échec cuisant. Un rejet tant du public que des critiques. Peu engageant pour le projet suivant tout aussi particulier. Peter Pan aurait sans doute été abandonné s’il n’avait été aussi avancé. Hors de question de jeter l’argent par les fenêtres : le film sera sorti !
Succès inattendu
Contre toute attente, c’est un succès qui lui est réservé ! Triomphe même lorsque le film sort en février 1953.
Il faut dire que le public y retrouve les « codes Disney : une princesse, un méchant un peu ridicule, un héros pur et sa douce amie. Et puis, il faut dire que l’esprit du film correspond exactement à la vision que l’on attend de Walt Disney : Ne jamais renoncer à son enfance !
Tu t’envoles : En musique…
En ce qui concerne la musique, elle a un statut un peu spécial dans Peter Pan. Elle soutient l’histoire sans que l’on attribue une chanson dédiée aux différents personnages.
Pour répondre à cette vision, la bande originale du film sera confiée à Oliver Wallace. Ce n’est pas un inconnu et il est une valeur sûre dans l’univers Disney puisqu’il a travaillé sur 137 courts métrages avec les Studios Disney. Il est aussi celui qui a signé la musique de Cendrillon et Alice au Pays des Merveilles.
Pour l’écriture des nombreuses chansons, il va s’entourer de toute une équipe : Frank Churchill, Ted Sears, Winston Hibler, Erdman Penner et surtout Sammy Fain et Sammy Cahn qui vont contribuer au générique et à ce morceau magique : Tu t’envoles !
Peu connus mais efficaces
Cette équipe de compositeurs n’est pas la plus connue dans l’univers Disney. Sammy Fain venait de composer la musique de la plupart des chansons d’Alice et c’est tout naturellement qu’il est alors choisi pour l’écriture de cinq chansons de Peter Pan. C’est Sammy Cahn qui en écrira les paroles. Ce sera leur seule et unique collaboration. Mais quel coup gagnant ! En particulier pour cette scène magique. Ce moment où Peter Pan emmène Wendy et ses frère, Jean et Michel au Pays Imaginaire, grâce à la poussière de fée.
La musique est féérique et les paroles de la chanson souligne alors le charme en invitant le public à rêver et à imaginer une vie colorée et aventureuse. « Rêve ta vie en couleurs » pour nous pousser à vivre pleinement et avec passion puisque c’est le « secret du bonheur » !
Et nous rêvons tous que nous avons des ailes. Hirondelle ou tourterelle.
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