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Comment Prince Ali montre le génie de la création du Génie ?

Le monde de Disney est peuplé de héros mais ceux-ci ne serait rien sans un deutéragoniste. La preuve dans la chanson Prince Ali.

prince ali chanson aladdin

Deutéragoniste

Ce terme est introduit par Eschyle dans la Grèce Antique pour désigner le deuxième rôle le plus important, après celui du héros.

Et il faut reconnaît que, dans l’univers Disney, le héros est opposé à un vilain qui lui crée mille soucis mais qu’il a bien souvent l’aide de personnages magiques qui le conduise vers un dénouement heureux.

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Sans cette magie, Geppetto n’aurait pas été le papa d’un gentil garçon, Arthur serait resté un écuyer, Cendrillon ne serait pas allée au bal … Et Aladdin serait resté un pauvre voleur.

Fidèle comparse d’Aladdin, le Génie a porté très haut son rôle de deutéragoniste.  Il en est devenu une star.  Il faut dire que son animation a été soignée mais surtout il a été porté par une voix et un sens de l’humour exceptionnel.

Incroyable Robin Williams

Dans l’animation de 1992, Robin Williams endosse ce rôle du génie.  Et c’est le choix de départ des réalisateurs Jon Musker et Ron Clements.  Ils imaginent d’ailleurs le personnage du Génie en pensant à l’acteur, avant même que celui-ci soit approché.

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Pour le persuader, le responsable du personnage, Eric Goldberg a réalisé quelques minutes d’animation en reprenant des scènes mythiques de l’acteur.  Robin Williams est emballé.  Il se met à enregistrer avec une énergie quasi incontrôlable.  

Et le résultat dépassera les attentes de la production qui dispose de 16 h de bande-son.  Durant l’enregistrement Robin Williams est parti en libre improvisation, à l’image de son personnage dans Madame Doubtfire.  Il s’est tellement approprié le script que le scenario devra être revu et que les animateurs devront d’ailleurs adapter le personnage pour coller aux traits d’humour, jeux de mots et autres calembours de l’acteur.  Le Génie prendra quand-même une trentaine d’apparence durant le film !

Triomphe du Prince Ali

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Assurément, le plus grand show du Génie, c’est l’entrée triomphale d’Aladdin sous le pseudonyme du Prince Ali.  Et ce titre interprété par le Génie est, sans nul doute, le titre le plus dynamique du film.  Il faut dire qu’au moment où Aladdin vient courtiser la belle Jasmine, il doit en mettre plein la vue (et les oreilles).  Et pour ça, il peut compter sur son ami le Génie.  La scène est très nettement écrite comme un véritable show, écrit sur mesure pour Robin Williams avec nombre de clins d’œil et d’allusion comme ce moment en référence à l’animation de la parade de Thanksgiving version chansons arabes.

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L’exploit de la traduction

Traduire cet univers en français a relevé de l’exploit.  Un exploit que l’on doit à Luc Aulivier, un professionnel du doublage qui écrira une parfaite transposition en français et non une simple traduction. 

C’est d’ailleurs de loin le morceau qui contient le plus de trouvailles, du “voile au menton” au personnage qui “vous porte d’Abu Dabi à bout de bras”.

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Il y a aussi ce clin d’œil à Guy Lux qui interpelle Simone comme à l’époque d’Intervilles et la présentatrice de répondre « Tout à fait Thierry » en référence au journaliste sportif Thierry Rolland. 

Le défi du live action

Aladdin a fait l’objet d’un live-action en 2019, live-action.  Will Smith, qui campe le génie, se trouve alors face à un défi de taille.

Il a beau être une star montrant une certaine assurance, reprendre un rôle iconique derrière une légende comme Robin Williams avait de quoi le terrifier.

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Il faut dire qu’en interprétant le Génie d’Aladdin, Williams a livré une véritable performance apportant l’essence même du personnage.  Décrocher ce rôle en est devenu terrifiant pour Will Smith tant le défi d’être à la hauteur était grand.  Alors plutôt que de ce calquer sur la version originale, il a choisi de réinterpréter le personnage à sa sauce, avec sa personnalité.  Il ajoutera par exemple un peu de hip hop.

Le fait qu’il s’agisse d’un live action et non une animation imposait cette nouvelle orientation.

Un vent de nouveauté

Insuffler un vent de nouveauté dans un personnage aussi connu était une gageure pour le comédien.  La star du Prince de Bel-Air a d’abord visionné le film animé plusieurs fois pour y repérer les endroits où Robin Williams avait apporté sa propre interprétation du personnage.  C’est donc en proposant une version hors du temps de lui-même que l’acteur a modifié la personnalité du génie.  C’est ce qui a ouvert la voie au hip-hop ou au rap.  

Et cela fonctionne, parce que le Génie est un personnage hors du temps.  Cela l’autorise à dire et à faire ce qu’il veut.

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De cette manière, il rendait finalement hommage à Robin Williams avec une musique différente, une personnalité du personnage différente.  Ce nouveau génie ne rentre pas en compétition avec sa version animée.  Il n’en est pas la caricature et c’est ce qui fonctionne.

Une nouvelle parade

Bien sûr, le grand moment de la parade a été intégré dans cette adaptation. On ne pouvait pas l’oublier.  Non seulement il a été intégré mais il a été réinventé par le réalisateur Guy Ritchie.  Dans cette scène où Aladdin doit impressionner le sultan et sa fille et avec eux, toute la ville d’Agrabah, Will Smith va nous offrir une version très bollywoodienne où l’acteur oscille entre chant et rap.  Une version à la fois plus posée, à la folie tempérée mais d’une posture plus distinguée avec cette orientation Bollywood plutôt que récit des Milles et une Nuits.

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Et pour servir ce grand moment musical il a fallu pas moins de 7 caméras qui assurer alors de capter les images des 250 danseurs et 200 figurants.

Composition touchante

Ce morceau, comme l’idée même du film d’ailleurs, on le doit au géniallissime Howard Ashman qui sera le pilier du renouveau chez Disney.

La Petite Sirène, La Belle et la Bête et Aladdin sont sans doute trois des plus grands films Disney.  Leur point commun ?  La musique et des paroles d’Alan Menken et Howard Ashman, un duo exceptionnel.

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En pleine production de la Belle et la Bête, Ashman développe l’idée de ce qui sera Aladdin.  Il commence à en écrire les chansons mais l’auteur, atteint du SIDA décède quelques mois avant la sortie de la Belle et la Bête.  

Il n’a jamais pu terminer Aladdin pour lequel Prince Ali est sa troisième et dernière composition terminée sur un piano amené à l’hôpital.  

Ashman sera nommé à titre posthume pour un Golden Globe pour cette dernière chanson.

Un morceau dynamique et percutant en hommage à l’une des légendes Disney, voilà une belle manière de se souvenir d’Howard Ashman.

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