Elles sont omniprésentes et pourtant si discrètes. On ne les remarque pas au premier abord et pourtant, elles participent pleinement à l’expérience des Parcs Disney. Elles, ce sont les musiques d’ambiance, qui résonnent aux quatre coins de Disneyland Paris, pour mieux nous plonger dans ses univers de rêve.
Un parc comme un film
Walt Disney et ses Imagineers étaient avant tout des cinéastes. Il était donc naturel qu’ils conçoivent Disneyland Resort à la manière d’un film… avec son scénario, ses décors, ses acteurs que sont les Cast Members et les visiteurs, et sa mise en scène. Quoi de plus naturel donc que d’imaginer une bande-son.
Dans un parc, cette bande-son un peu particulière, c’est la musique d’ambiance, que l’on appelle également BGM (Background Music). Elle accompagne, comme élément essentiel, la thématisation si chère aux Imagineers.
A l’origine du live …
Aux tout premiers temps de Disneyland Resort, la musique d’ambiance était plutôt joué en live par différents ensembles disséminés à travers tout le Parc… Même si on trouvait déjà quelques musiques d’ambiance enregistrées. Ainsi, les visiteurs qui entraient dans Fantasyland en traversant le Sleeping Beauty Castle étaient accueillis en chanson, avec « When You Wish Upon A Star », véritable « il était une fois » musical. A l’entrée de Frontierland, c’était un vieil air de banjo qui servait d’introduction tandis qu’à Adventureland, il s’agissait de tambours indigènes et de bruits de la jungle. Ces BGM très courtes tournaient en boucle !
Des compositions originales …
Progressivement, au début des années soixante, certaines attractions en extérieur, certaines files d’attentes se dotèrent de leurs propres musiques d’ambiance produites spécialement pour l’occasion. C’est ainsi que le compositeur Buddy Baker écrivit un nouvel arrangement de la chanson de Blanche-Neige « Je Souhaite » pour le Puits aux Souhaits de Snow White Grotto.
Certaines musiques pouvaient même évoluer en fonction du moment de la journée ou de la période de l’année. Ainsi, l’orgue de Swiss Family Treehouse jouait la plupart du temps la fameuse « Swisskapolka » du film Les Robinson des Mers du Sud. Mais ce sont des Christmas Carols que l’on entendait durant la période de Noël. Aujourd’hui encore, sur Main Street, U.S.A., une musique d’ambiance spécialement conçue accompagne les fêtes de fin d’année.
Thématisation
Au fil des années, les musiques d’ambiance furent progressivement étendues à l’ensemble du Parc, en commençant par Main Street, U.S.A. Mais c’est alors que se posa la question de leur thématisation.
Rappelons-nous que les parcs sont conçus comme des films. Et comme dans un film, le choix des musiques est particulièrement crucial. Elle apporte la cohérence des histoires… Même si curieusement, les premiers enregistrements diffusés dans Main Street, U.S.A. relevaient plutôt de la pop des années 1960. Ainsi, le fameux « Mrs. Robinson » de Simon & Garfunkel misait davantage sur l’émotion que sur l’aspect historique.
Pourtant, surpris par ce décalage, l’homme de radio Jack Wagner, qui sera longtemps la voix officielle de Disneyland Resort, propose en 1970 au Vice-Président de Disney Entertainment Bob Jani de concevoir une musique d’ambiance plus en accord avec le thème du Land. En s’appuyant principalement sur des disques Disney de l’époque, et notamment des arrangements pour fanfare, il conçut un loop davantage dans l’esprit du tournant-du siècle. Ravi, Disney lui confia la conception des BGM de plus de 40 zones pour Disneyland Resort et Walt Disney World. Ils demeurent, encore aujourd’hui, des références du genre.
Les musiques d’ambiance à Disneyland Paris
Les BGM américains inspireront les Imagineers pour la conception des musiques d’ambiance de Disneyland Paris. Juste retour des choses, certaines seront ensuite utilisées dans les Parcs américains.
Les musiques d’ambiance de Disneyland Paris fonctionnent comme des musiques de film, à la différence que c’est au visiteur de créer ses propres séquences au gré de ses déplacements dans le parc. Et de même qu’il existe plusieurs formes de musique de film, il existe plusieurs formes de musiques d’ambiance.
Certaines servent à planter le décor. Elles nous transporter dans un autre lieu ou une autre époque grâce à des thèmes et des sonorités d’un autre temps. On connaît cela au cinéma. Ainsi, pour La Princesse et la Grenouille ou pour le film La Belle et le Clochard, les musiques tirent leur inspiration du jazz New Orleans. Elles nous replongent dans l’Amérique des années 1910-1920. Dans la même veine, sur Main Street, U.S.A., on entend essentiellement du « ragtime », un style typique du tournant-du-siècle américain qui est la période d’inspiration du Land. On peut ainsi y entendre des œuvres de Scott Joplin ou Arthur Pryor, ou des musiques plus récentes arrangées dans le même style.
Avec la musique, on voyage
La musique a aussi le pouvoir de nous faire voyager à travers le monde, notamment grâce au choix des instruments. Ils peuvent être chinois, comme dans Mulan, ou celtiques, comme dans Rebelle. Ce même principe s’applique à Adventureland, qui regorge de musiques exotiques, jouées par des percussions africaines au niveau de Restaurant Hakuna Matata, ou par des ensembles orientaux pour la zone d’Adventureland Bazar.
La musique comme clin d’oeil
D’autres musiques de film procèdent essentiellement par citations ou références. Dans Toy Story 2, lorsque Buzz investit le repère de Zurg et saute sur des pièces en suspension, chaque saut fait résonner une note du thème d’Ainsi Parlait Zarathoustra. Il s’agit là d’une référence évidente au classique de la science-fiction 2001 : L’Odyssée de l’Espace. Plus récemment, dans Les Indestructibles, le compositeur Michael Giacchino nous replongeait dans l’ambiance des films de James Bond en s’inspirant des arrangements classiques de la célèbre franchise.
C’est exactement ce qui se passe au Parc Walt Disney Studios, dont la BGM s’enrichit de dizaines de musiques de film sur la Place des Frères Lumière et de dessins-animés à Toon Studio. Nous voilà immédiatement plongés dans des studios de cinéma !
Et comment ne pas évouer Frontierland, où les musiques des grands classiques du western tels Les Sept Mercenaires nous emportent dans l’Ouest américain… Un Ouest mythique et trépidant !
Des musiques originales
Enfin, la musique de film, c’est aussi très souvent une musique originale, composée pour une production en particulier. A Disneyland Paris, c’est le cas de la musique de Discoveryland, une bande-son unique écrite précisément pour l’occasion par le pianiste et compositeur David Tolley. Du sur-mesure !