Si le studio Ghibli d’Hayao Miyazaki a pu voir le jour, c’est grâce à un film à la thématique puissante : Nausicaä de la vallée du vent…
Sur une Terre ravagée par la folie des hommes, une poignée d’humains a survécu. Menacée par une forêt toxique, cette poignée de survivants attend le salut de la princesse Nausicaä.
Miyazaki résumé en un film
On retrouve, à travers ce film, les thématiques chères au réalisateur tout au long de sa carrière. Défense de l’environnement, barbarie des humains, etc jalonnent ce film. Nausicaä de la vallée du vent est tout droit sorti du manga écrit le réalisateur lui-même. Il rencontre un succès phénoménal au Japon (un million de spectateurs. Il permet la création du studio Ghibli et s’impose comme le premier vrai projet cinématographique de l’auteur. En effet, il crée le scénario, la mise en scène, la réalisation et le character design.
Création de Nausicaä de la vallée du vent
En 1984, l’idée de ce film vient d’un problème de santé publique historique au Japon. Dans les années 1910, l’usine pétrochimique Chisso s’établit à Minamata, sur l’ile de Kyûshû, et rejette des tonnes de métaux lourds dans l’océan. Les conséquences sont terribles : près de 900 décès, des milliers d’intoxications au métaux lourds et de symptomes neurologiques suites à la consommation de poissons, de nombreuses naissances d’enfants morts-nés ou atteints de malformations. L’Etat s’excusera publiquement et dédommagera tardivement les victimes. L’Onu établit la Convention de Minamata en 2009 afin de limiter les rejets humais de mercure dans l’environnement.
Pour imaginer son héroïne courageuse prête à protéger sa vallée et à décrypter la colère des animaux, le réalisateur s’est également inspiré du conte japonais La Princesse qui aimait les insectes. Le prénom Nausicaa vient de la princesse phénicienne venue secourir Ulysse dans l’Odyssée d’Homère. Il puise donc dans un imaginaire largement universel.
Film toujours d’actualité
Cette aventure n’a rien perdu de la force de son thème et reste, plus de trente ans après sa sortie, le plus beau message écologique qui l’on puisse imaginer. La portée et l’influence du film sont intactes. Sa réputation a, pourtant, été brouillée par un honteux montage américain dans les années 1980 sous le titre Warriors of the Wind (La Princesse des étoiles en version francaise), lui enlevant une demi-heure. Nausicaä reste un joyau qui invite à préserver l’environnement et à dialoguer.
Les humains n’échappent pas au blâme : les armes dont ils se servent amplifient le dérèglement naturel et dont elle ne doit le salut que par ses inépuisables ressources. Une relation difficile qui précipite les deux camps vers une issue dramatique. Cependant, Nausicaä est loin d’être un film désespéré. Grâce à l’héroïne, l’espoir d’un dénouement paficique est possible, car elle répresente la nouvelle génération sensible à la cause environnementale.
