Ah cette jeunesse !  Excessive, insouciante, fougueuse et impatiente. Comme “Je Voudrais Déjà Etre Roi” en somme…

Le Roi Lion commence par la présentation d’un jeune lionceau par Rafiki, un vieux singe qui porte une sorte de sagesse ancestrale.  A la fin du film, il présentera de la même manière le nouveau-né de Simba.  C’est le cycle de la vie dans la jungle, basé sur ce caractère immuable de la vie.  Rafiki incarne ainsi une sorte de caution sacrée du futur règne de Simba.

Un autre personnage, le Conseiller du Roi Zazu, se montrera, lui, comme un garant de l’ordre des choses et du respect de la tradition.  Cela a le don d’exciter l’impatience du jeune Simba qui se jure bien de changer tout ça lorsqu’il sera enfin Roi !

Impatience et fougue de la jeunesse

Insouciance, fougue et impatience de la jeunesse, c’est ce que nous décrit la chanson de Simba « Je voudrais déjà être Roi » qu’il chante à tue-tête jusqu’à en faire tourner la tête à ce pauvre Zazu qui peine à le raisonner.

Et non seulement, on ressent l’arrogance de la jeunesse, le sentiment d’invincibilité du jeune lionceau et surtout l’impatience d’être en haut du podium.  Assez étonnamment, elle décrit assez bien le sentiment de l’équipe qui croit en son film alors que certains en doutaient.

Equipe B

A l’époque, un autre projet mobilise les Studios : Pocahontas qui retrace une histoire américaine forte, une sorte de Roméo et Juliette à la sauce indienne.  L’idée semblait plus prometteuse.

Face à cela, le Roi Lion, avec son histoire très éloignée des récits de Princesses, un scénario tragique sans humain, ne fait pas le poids.

Conséquence, la meilleure équipe part sur Pocahontas que l’on considère comme le coup gagnant et l’équipe B se penche sur le Roi Lion qui ne sera qu’un film de transition au succès moyen.  Enfin, c’est ce qu’imagine les Studios !

Puissance de la musique

On pourrait dire qu’à cet égard, Disney a manqué de flair !  Peut-être les Studios n’avaient-ils pas dosé la puissance que la musique apporterait au projet.

Jusque-là, le compositeur vedette des Studios, c’est Alan Menken mais lui, qui fait partie de l’équipe A, est monopolisé par l’écriture de la bande originale de Pocahontas. 

En 1991, c’est donc Tim Rice qui signe un contrat pour l’écriture des paroles des chansons sur le projet Le Roi Lion. Après le refus de Benny Anderson du groupe ABBA, il se tourne alors vers Elton John pour la musique.  Les deux hommes se connaissaient bien pour avoir collaboré à la chanson Legal Boys en 1982.

Le musicien n’hésite pas une seconde à accepter ce projet qu’il juge excitant et stimulant tant l’écriture pour un film d’animation l’oblige à explorer de nouveaux horizons.

Je Voudrais Déjà Etre Roi : Un vent de fraîcheur

Si « Je voudrais déjà être Roi » n’est pas la chanson la plus emblématique de la bande originale, elle apporte un vent de fraîcheur par le dynamisme et l’enthousiasme du jeune Simba qui montre toute son impatience à monter sur le trône et à profiter des privilèges lorsque l’on règne sur les Terres de la Fierté et que l’on dirige Pride Rock. 

Impatience mais aussi espièglerie et aventure, le tout sur un rythme entraînant !  De plus, les paroles reflètent bien son.  Si on ajoute à cela la mélodie d’inspiration africaine qui apporte cette atmosphère énergique, le résultat devient enchanteur. 

Moment – clé

La chanson intervient également à un moment clé du film.  Encore dans l’insouciance avant le drame qui le frappera bientôt, Simba n’est plus un petit enfant.  On perçoit déjà en lui le jeune lion déterminé et responsable qu’il devra devenir.  La chanson nous imprègne déjà d’espoir face aux menaces qui flottent sur la savane.

En d’autre termes, la chanson prépare le terrain pour les aventures qui attendent Simba avant qu’il ne se lance, malgré lui dans une épopée transformatrice.

Bref, le combiné de musique vivante et de paroles optimistes et joyeuses entraîne le public à la suite du lionceau.  Avec lui, il pourra alors vivre en empathie toute une gamme d’émotions à travers son périple. De la joie à l’émotion, de la tristesse au courage.

La touche d’Elton John

Elton John a su amener une touche particulière dans la musique.  Contrairement à la chanson titre, The Circle of Life, qui avait dû être remaniée par Hans Zimmer pour lui donner des couleurs plus locales, ici, Elton John a inclus une influence culturelle en incorporant des éléments musicaux aux accents africains : rythmes, instruments, styles vocaux,…

Nous sommes embarqués dans une représentation très authentique de la Terre de la savane.

Le succès du cœur

Incontestablement, les chansons du duo Rice – John sont de qualité.  La chanson sera populaire et fera écho auprès du public de tous âges.  Elle sera de ces chansons que l’on fredonne avec légèreté.

Par contre pas de nomination aux Oscars.  Il faut dire que trois chansons du Roi Lion était déjà en compétition : Hakuna Matata, The Circle of Life et Can you feel the love tonight qui l’emporte.

Par contre, comme tout succès, les reprise pleuvent, ce ui est une démonstration de sa popularité.  On peut noter, par exemple, l’interprétation qui en sera faite dans la comédie musicale tirée du film à Broadway.

Elle sera surtout reprise par différents artistes internationaux dans différentes langues.  Tiens, en mandarin, par exemple

Le succès du plan B

Les Studios s’attendaient à un film moyen, ils ont produit « le Roi des animations ».  Le résultat est étonnant quand on sait que même Jeffrey Katzenberg, président de Walt Disney Pictures, s’était engagé à se mettre à genoux devant l’équipe si le film franchissait les 50 millions de dollars.  Il devra s’y plier puisqu’on atteindra la modique somme de 968 millions de dollars !

Un résultat largement dû à la musique.  Une musique qui a su souligner une histoire inédite, une histoire de famille et d’héritage.  Des chansons qui ont su alterner joies, les tristesses et les émotions.  En d’autres termes les couleurs des sentiments qui accompagne l’éternel Cercle de la Vie.

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