Les princesses Disney ont bien évolué jusqu’à aujourd’hui. Avec le temps, leur désobéissance feront d’elles les nouvelles femmes fortes…
Les premières Princesses Disney ne sont donc pas des modèles de féminisme aux yeux des petites filles. Leur vie est peu intéressante. Martyrisée par une belle-mère ou une sorcière, leur unique but est de séduire un Prince grâce à leur beauté, de se marier et de fonder une famille. Leurs occupations ? Faire le ménage, la cuisine et la couture, le tout parfaitement en bonne ménagère qu’elles sont.
Trente années plus tard, la condition de la femme a changé. La scolarité des filles est enfin prise au sérieux. Les femmes entrent massivement à l’université après les années 60 et durant les années 70. Contraception, avortement, les causes de luttes sont nombreuses. C’est dans ce contexte qu’une nouvelle génération de Princesses apparaît.
Désobéissance : Ariel
Ariel, la Petite Sirène, sera la première à rompre avec l’image de femme-ménagère. Quand elle apparaît sur l’écran, c’est une jeune fille indépendante voire révoltée que nous voyons. Physiquement, Disney traduit sa révolte dans sa longue chevelure flamboyante et son bikini composé de coquillages.
Elle est une vraie Princesse, la fille du Roi Triton. Mais le milieu aquatique ne lui suffit pas. Ariel rêve du monde des humains, de leurs objets fantastiques. Et c’est décidé ! Elle désobéira à son père pour rejoindre le monde terrestre. On pourrait croire avoir trouvé la vraie femme indépendante, la première héroïne libérée du monde enchanteur de Disney. Et pourtant …
Ariel accepte tout pour assouvir ses désirs d’indépendance. Tellement qu’elle accepte de laisser sa voix à Ursula, un monstre des mers machiavéliques, comme on vend son âme au diable. Elle a acquis des jambes, certes. Elle peut entrer dans le monde des humains. Et elle rencontre le Prince Eric qui tombe éperdument amoureux de sa beauté, pas de son intelligence ! Voilà Ariel retombant dans le cliché de la femme-objet !
Tenir tête à une Bête : Belle
Deux ans plus tard, c’est une toute autre jeune fille qui nous est présentée avec une héroïne résolument moderne. Belle sait ce qu’elle veut, et ce qu’elle ne veut pas. Pas question de se préoccuper de trouver un Prince Charmant.
Cette jeune fille sensible passe ses journées dans l’imaginaire de ses livres. Entièrement dévouée à son inventeur de père, elle repousse avec force les avance du bellâtre du village, Gaston. Belle est courageuse aussi. Elle n’hésite pas à se sacrifier en acceptant d’être la prisonnière d’une Bête en échange de la liberté de son père.
Son indépendance se marque dans sa propension à la désobéissance… même devant une Bête aussi farouche que repoussante. Elle n’hésitera pas à s’aventurer dans les parties interdites du château pour assouvir sa curiosité.
L’image de la femme est en grande avancée avec le personnage de Belle. Cette héroïne est de loin beaucoup plus moderne que ses aînées. Dans son attitude, Belle montre nettement qu’attendre le Prince Charmant, très peu pour elle ! Elle est volontaire et courageuse et, pour la première fois, c’est elle qui sauvera son prince, après avoir sauvé son père d’ailleurs. Pas étonnant que ce film marque le début d’une nouvelle ère dorée pour les films Disney.
Arrivée de l’éco-féminisme : Pocahontas
En 1995, c’est d’Amérique que vient l’héroïne. Pocahontas est une jeune femme dans la pleine période de conquête du continent. Nous sommes en 1607. Ratcliffe, un gouverneur avide de richesses et de pouvoir, débarque sur les côtes de Virginie pour y trouver de l’or. A bord du navire, le capitaine John Smith est un aventurier déjà connaisseur des “nouveaux mondes”. Le jeune homme va rencontrer Pocahontas, la fille du chef des indiens. Une idylle naît, très vite contrariée par la rivalité entre les deux peuples.
Physiquement, Pocahontas tranche avec l’image habituelle des Princesses Disney. Elle est grande, longiligne. De long cheveux noirs encadrent un visage fin à la peau mate. La jeune femme respire la liberté quand elle parcourt la nature, pieds nus.
Pocahontas est éprise de liberté et, comme Ariel et Belle avant elle, revendique une indépendance. Joyeuse, vive, curieuse, forte, elle se distinguera pourtant en choisissant son destin. Pour conserver sa liberté et son indépendance, elle sera la première à renoncer à son « Prince ».
Une affirmation entière : Mulan
Trois ans plus tard paraît une héroïne qui va réellement s’affirmer, prendre son destin en main. Elle va chambouler tous les codes et jouer sur tous les préjugés. C’est le thème de l’égalité homme – femme qui sera maintenant abordé.
Mulan est une jeune fille comme toutes les autres, que l’on prépare à un mariage prochain. Alors que les Huns envahissent la Chine, Mulan a d’autres préoccupations. Il n’est pas question que son vieux père obéisse à l’ordre de rejoindre l’armée impériale pour défendre le pays. C’est décidé, elle se déguisera et sous les trait d’un garçon prendra la place de son père. C’est là le point commun avec Belle qui, elle aussi, voulait sauver son père. Avec une image forte : celle de renoncer à sa féminité. Et c’est elle qui sauvera l’empereur en tuant le chef des Huns. Happy end, sa bravoure lui apportera l’amour.
Au début du film, dans son rôle de femme assigné par la tradition, Mulan se montre maladroite. Mais c’est en assumant un rôle masculin qu’elle se transforme en héroïne. Mulan n’est pas une héroïne reconnue pour son physique. Il n’est d’ailleurs pas mis en avant. Et c’est la première fois dans un dessin animé des Studios. Elle n’est pas parfaite et inaccessible. Chaque fillette pourra s’identifier à elle. Pourtant sa féminité reviendra au premier plan lorsqu’il s’agira de sauver la Chine. C’est avec son éventail, symbole suprême de la féminité en Chine qu’elle réussit à désarmer le chef des Huns !
Princesses Disney : Conclusion
Cette seconde période des films Disney a vu une évolution spectaculaire de l’image de la femme et des princesses Disney. De bonne ménagère, elle est devenue indépendante.
Le phénomène qui avait commencé en douceur avec Ariel vas s’amplifier avec des héroïnes de plus en plus cultivées, courageuses jusqu’à se libérer totalement du besoin de féminité pour exister dans un monde d’homme.