Trois mois après la Danse macabre, Disney revient avec un deuxième Silly Symphony : El Terrible Toreador…
L’amour est un oiseau volage que nul ne peut apprivoiser. Sur cet air de Carmen, une jeune femme sert un client d’une cantina espagnole, recevant quelque pourboire contre une courte danse. Mais voilà qu’au dehors arrive El Toreador, caricature de Walt Disney lui-même. S’en suit alors une scène de jalousie entre les deux hommes qui se disputent pour la jolie serveuse. Transition alors vers l’arène où le Toréador doit rencontrer le taureau qu’il retournera comme une chaussette !
El Terrible Toreador : La musique au cœur de l’animation
Encore une fois, la musique est au cœur de cette animation. Le film nous renvoie tour à tour à l’opéra Carmen de Bizet, mais aussi au chant britannique Yankee Doodle, ou encore Ciribiribin, une joyeuse balade piémontaise et Spring Song, une romance de Mendelsohn.
Musicalement, on assiste ici à ce qui sera magnifié dans le célèbre Fantasia. Chaque élément visuel dessiné est en synergie avec la musique, ce qui accentue le message sous-jacent et le rend plus compréhensible. En d’autres termes, la musique participe à l’action plus qu’elle n’illustre l’action.
Musique populaire musique savante
Autre caractéristique qui apparaîtra régulièrement chez Walt Disney : rendre l’art dit savant abordable en le confrontant à l’art populaire. Cette Silly Symphony, loin d’y faire exception, amplifie ce lien. On retrouvera d’ailleurs cette dualité entre savant et populaire dans la plupart des Silly Symphonies. Avec cette manière de traiter la musique savante dans un divertissement populaire, Disney anéantit les barrières élitistes.
Pas un chef d’œuvre ?
De l’avis de tous, El Terrible Toreador est de moins bonne facture que ne le fut la Danse Macabre quelques mois plus tôt. Et en ce sens, nous sommes loin du chef d’œuvre. Il a, toutefois, le mérite de poser les jalons d’une technique d’animation qui fera ses preuves à travers les longs métrages et surtout d’être le reflet d’une époque : celui de l’âge d’or du dessin nimé…