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DISNEY VINTAGE : “QUELLE VIE DE CHIEN !” (1959)

Dans Disney Vintage, notre reporter s’intéresse aux anciens films, parfois un peu oublié de l’univers Disney. Aujourd’hui : Quelle vie de chien !

Avant de commencer cette chronique, une petite introduction s’impose. On peut considérer qu’aux yeux du grand public actuel, l’univers cinématographique de Disney se résume principalement en deux types d’œuvres. Les grands classiques et ce qu’on appelle communément les blockbusters. La production cinématographique de Disney compte pourtant une quantité impressionnante de films qui ont tendance à être un peu tombés dans l’oubli ou en tout cas sous-exploités.

Ces films, s’ils ne sont pas tous des chefs d’œuvre, possèdent cependant des qualités et un charme désuets indéniables. Ils constituent tous un peu comme des madeleines de Proust pour les générations précédentes. Et ils méritent certainement d’être remis en valeur et (re)découverts. Tel sera l’objectif de cette nouvelle rubrique. Remettre au premier plan des films injustement délaissés et évoquer celles et ceux (acteurs, réalisateurs, etc.) qui ont contribué à leur popularité durant plusieurs décennies.

Et pour ouvrir le feu, commençons par un film qui fut un énorme succès lors de sa sortie : « Quelle Vie de Chien ! » (« The Shaggy Dog », 1959).

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L’HISTOIRE DE QUELLE VIE DE CHIEN !

Le générique du film est composé d’une séquence d’animation en stop motion (image par image) qui donne déjà un aperçu de l’humour bon enfant qui caractérisera le film.

Wilson et Frida Daniels, un couple d’Américains moyens, vivent avec leurs deux fils, Wilby et Moochie, dans une banlieue américaine. Le fils aîné Wilby est un adolescent turbulent et féru d’expériences scientifiques. Au début du film, il fait accidentellement démarrer un missile qui traverse le toit de la maison familiale au grand désarroi de toute la famille. De nouveaux voisins viennent s’installer en face des Daniels. Wilby s’éprend de sa nouvelle voisine Franceska qui possède un bon gros chien, un Bobtail répondant au nom de « Chiffon ».

Lors d’une visite dans un musée, Wilby provoque un accident. Il fait malencontreusement tomber dans le pli de son pantalon une bague ancestrale. Rentré chez lui, il découvre la bague et lit l’inscription latine qui y est inscrite (« in canis corpore transmuto »). Cette phrase s’avère être une incantation magique qui va donner à Wilby l’apparence de “Chiffon” à tout moment. Le charme ne pourra être rompu qu’en effectuant un acte héroïque.

Ajoutons à tout cela que le père de Wilby éprouve une aversion pour les chiens. Et Wilby va découvrir que le père de sa voisine est en réalité un espion. On se retrouve devant un cocktail explosif qui va donner lieu à une série de péripéties rocambolesques.

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LA GENESE

L’explosion de la télévision aux Etats-Unis dans les années 50 permit à Disney de pénétrer le marché grâce à trois séries à succès : « Disneyland », « The Mickey Mouse Club » et « Zorro ». Pour sa quatrième série, Disney envisageait d’adapter un livre de Felix Salten (l’auteur de « Bambi ») intitulé « The Hound of Florence », dans lequel un adolescent se transformait en chien de façon incontrôlable.  Il fut ensuite question d’en faire un film pour la télévision. Les studios prirent finalement la décision de sortir le film sur grand écran.

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Il s’agit ainsi de la toute première comédie en prise de vues réelles issue des studios Disney. Ce fut également le premier long métrage Disney entièrement tourné en noir et blanc. Pourquoi le noir et blanc alors que tous les précédents long métrages avaient été tournés en couleurs ? On pourrait penser que la raison est liée au fait que le projet était prévu pour la télévision. En réalité, on attribue plutôt ce choix au fait qu’un grand nombre des effets spéciaux auraient semblé trop apparents avec la couleur.

UN SUCCES BIEN MERITE

Quoiqu’il en soit, le succès fut au rendez-vous puisque ce fut le second plus gros succès au box office de l’année 1959. Le film engrangea 9 millions de dollars rien que sur le territoire américain. Le seul film qui parvint à dépasser « Quelle Vie de Chien ! » fut « Ben-Hur », ce qui n’est pas peu dire. « The Shaggy Dog » laissait ainsi derrière lui des succès devenus des classiques comme « Certains l’Aiment Chaud » de Billy Wilder ou encore « La Mort aux Trousses » d’Alfred Hitchcock.

Les critiques de l’époque trouvèrent l’idée de départ originale et l‘humour de premier ordre, un peu semblable à celui d’une sitcom. Il est vrai qu’à l’époque, les films où l’on voyait des animaux parler (en dehors des films d’animation) n’étaient pas monnaie courante. Le film alternait d’ailleurs assez adroitement les séquences qui mettaient en scène un chien réel et celles où figuraient un chien artificiel. Le titre original du film (le mot « shaggy » signifiant « hirsute, ébouriffé ») fait référence à une ancienne expression anglophone « a shaggy dog story » qui signifie « une histoire invraisemblable, à dormir debout ».

LA REALISATION ET LE SCENARIO

C’est Charles Barton qui assura la réalisation du film. Barton commença sa carrière au milieu des années 1930. Il tourna principalement des petits films de séries B, notamment avec le duo comique des années 40 : Bud Abbott et Lou Costello. Il réalisa également de nombreux épisodes pour diverses séries télé. Pour Disney, il tourna 17 épisodes de « Zorro » ainsi que plusieurs épisodes de « The New Adventures of Spin and Marty ».

Le scénario est attribué à trois personnes : Bill Walsh, Lillie Hayward et Felix Salten (l’auteur du livre original). Bill Walsh est un incontournable puisqu’il participa à l’écriture des scénarios de quelques-uns des plus grands succès des studios Disney (de « Quelle Vie de Chien ! » à « L’Apprentie Sorcière », en passant par « Mary Poppins »). Lillie Hayward travailla notamment pour la Warner et la RKO où elle se spécialisa surtout dans les films d’action.

LA DISTRIBUTION

Les parents des enfants du couple Daniels sont interprétés par des vedettes confirmées : Fred MacMurray et Jean Hagen. MacMurray débuta en 1929. Il avait déjà une longue carrière derrière lui, riche d’un grand nombre de films devenus des classiques. Il sortait cependant de plusieurs échecs et sa carrière commençait à battre de l’aile lorsque Disney fit appel à lui.

Autant dire que ce film lui permit de relancer sa carrière de plus belle. Sa collaboration avec les studios Disney perdurera puisqu’il tournera pas moins de sept films. Le dernier sera « Charlie et l’Ange » en 1973. Jean Hagen connut une carrière sensiblement plus courte puisqu’elle ne tourna qu’une vingtaine de films pour le cinéma. Son rôle le plus célèbre fut celui de Lina Lamont dans la comédie musicale « Chantons sous la pluie ».

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Les deux fils Daniels sont interprétés par deux enfants déjà bien connus des studios Disney. Tommy Kirk (Wilby Daniels) avait tourné dans la série « The Hardy Boys » (1957). Kevin Corcoran (Moochie) jouait déjà un personnage nommé Moochie dans la série « Spin and Marty » (1957).  

Par ailleurs, tous deux avaient déjà été frères à l’écran dans « Le Fidèle Vagabond » (1957). Buzz, le copain de Wilby, a les traits de Tim Considine, qui interprétait Spin dans la série « Spin and Marty » (1955) et Frank Hardy dans « The Hardy Boys » (1956), deux séries-phares Disney. Annette Funicello (qui fait ses débuts au grand écran) joue le rôle d’Allison. Annette avait elle aussi participé à la série « Spin and Marty ».

On la retrouvera plus tard dans bon nombre de productions Disney. Enfin, Roberta Shore interprète le rôle de Franceska, la maîtresse de « Chiffon ». Elle continuera à tourner principalement pour la télévision dans les années 60.

L’HERITAGE

Cette adorable petite comédie fantastique (et son incroyable succès) imposa sans conteste une source d’inspiration qui annonça les comédies tournées par les studios Disney dans les années 60 et 70. Elle inspira également une série télé à succès dans les années 60 (« My Three Sons ») où l’on retrouvait Fred MacMurray en bon père de famille et accompagné du même chien, même s’il n’était plus question ici de transformation.

Le film connut plusieurs suites et remakes. Tout d’abord, en 1976, Robert Stevenson réalisa une suite intitulée « Un candidat au poil » (« The Shaggy D.A. ») dans laquelle Dean Jones reprenait le rôle de Wilby Daniels, devenu adulte dans cette suite très drôle et qui connut également un grand succès. A ces côtés, on retrouvait Suzanne Pleshette et Tim Conway.

En 1987, un téléfilm en deux parties vit le jour (« The Return of the Shaggy Dog »). L’action du film se situait entre « Quelle Vie de Chien ! » et « Un Candidat au Poil ». Le rôle de Wilby Daniels revenait cette fois à Gary Kroeger. Un premier remake du film original fut également produit pour la télévision en 1994 avec Scott Weinger dans le rôle de Wilby.

Enfin, un autre remake d’Une vie de chien apparut au cinéma en 2006 (curieusement rebaptisé “Raymond” en français) avec Tim Allen dans le rôle principal, mais avec une histoire complètement différente. Ni la critique ni le public ne réservèrent un bon accueil à cette énième version.

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