Quand on dit Disney, on pense monde enchanté, princesse et aventures. Mais savez-vous que les studios font partie de l’Histoire avec un grand H, et à l’effort de guerre ?
Hormis l’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, la nation américaine ne subit pas de dommage durant la seconde guerre mondiale. Cela explique sans doute l’investissement dans la propagande. L’argent peut y être consacré puisque point besoin de reconstruction ! L’art est donc invité à prendre part à l’effort de guerre. Ainsi, l’industrie du cinéma contribuera au maintien de l’ordre public. Son originalité ? L’utilisation fréquente des dessins animés. Le film d’animation n’est pas alors considéré comme une forme de divertissement enfantin. Si leur efficacité tient dans le fait qu’ils s’adressent à vaste public, ils sont aussi distrayants, simples à regarder. Et leur coût est faible.
Au lendemain de l’attaque de Pearl Harbor, l’armée américaine réquisitionne et s’installe dans les bâtiments des studios de Walt Disney. La Walt Disney Company signe donc un contrat afin de produire des courts métrages de propagande et des films d’instructions pour les troupes. Dans la plupart des dessins animés, le message est alors clair : l’américain doit soutenir l’effort de guerre. Soit en économisant, soit en donnant son argent. Mais parfois la gravité du message insiste sur les méfaits des régimes totalitaires.
The Thrifty Pig
Il s’agit là du premier court métrage d’animation américain réalisé par Walt Disney Productions en coopération avec le département national de la défense.
Ce remake de la Silly Symphonies « Trois Petits Cochons » voit maintenant un Grand Méchant Loup, devenu nazi. Et il n’a de cesse que de détruire la maison d’un des cochons, construite à l’aide des bons de guerre canadiens.
Seven Wise Dwarves
Quelle galère pour les sept nains ! Que faire des diamants récoltés dans leur mine ? Mais bien sûr : acheter des bons de guerre canadiens.
All Together
The New Spirit
Impatient de soutenir son pays, Donald s’empresse payer son impôt. A Washington, il verra la production de cette contribution conduire le pays vers la victoire. « Les impôts garderont la démocratie d’Amérique en marche » assure la voix de la radio sur le refrain de Yankee Doodle Spirit.
Out of the Frying Pan Into the Firing Line
Dans ce film de propagande, Minnie ne doit plus jeter son huile qui permet la fabrication de munition. Même Pluto le comprend en apportant à sa maîtresse une boîte pour la conserver.
Donald’s Decision
Donald est tiraillé entre acheter des bons de guerre avec ses économies ou dépenser son argent en frivolités. Sera-t-il ange ou démon ?
Food Will Win the War
Les Trois petits cochons présentent les vastes ressources agricoles des États-Unis.
Donald à l’armée
Donald Duck s’engage sous les drapeaux sous les ordre du sergent Pat Hibulaire.
Mascotte de l’armée
Pluto jalouse les animaux mascottes des régiments, abondamment nourris. C’est décidé, il prendra la place du bouc !
Donald se camoufle
Donald Duck est un peintre chargé du camouflage, mais il peu doué. Toutefois sa maladresse lui fait découvrir une peinture qui fait disparaître les objets. Idéal pour les canons.
Donald parachutiste
C’est l’heure de l’entraînement de parachutisme pour Donald.
Pluto soldat
Devenu chien de garde dans une base militaire, Pluto doit empêcher les agissements de saboteurs qui ne sont que Tic et Tac qui stockent leurs provisions dans les installations.
Chicken Little
Renard Vantard veut du poulet pour son repas. La psychologie lui apprend de s’attaquer d’abord au moins intelligent. Ce qu’il fait en convaincant Chicken Little que le ciel tombe.
Der Fuehrer’s Face
Donald fait un cauchemar. Il est un citoyen de l’Allemagne nazie et travaille dans une usine de munitions à Nutziland. Voici sa journée…
Education for Death
Le petit Hans est un jeune allemand qui apprend à aduler Hitler et à haïr la démocratie. Au fil des années, il devient un soldat, devenant une machine dénuée de tolérance, d’espoir, d’humour ou de pitié.
The Spirit of ’43
A nouveau, Donald Duck est tiraillé entre son côté futile et l’« économe », qui l’incite à payer ses impôts afin de soutenir l’effort de guerre.
Reason and Emotion
Emotion et Raison se partagent le cerveau de l’homme. Les conséquences de la propagande menée par Hitler et le Nazisme sont figurées par la mise dans un camp de concentration de Raison. Le film nous exhorte à ne pas se laisser entraîner par les émotions.
Victory Vehicles
Dingo nous enjoint à préférer l’exercice physique à leurs voitures … Le carburant doit être économisé. Sa solution ? Adopter le pogostick, sorte d’échasse sauteuse…
Fall Out, Fall In
A quelle est difficile la vie de soldat pour Donald Duck. Longue marche d’entraînement, montage de la tente et ronflements de ses compagnons d’armes qui l’empêchent de s’endormir.
The Old Army Game
Donald Duck voudrait s’offrir une permission. Mais c’est sans compter sur le Sergent Pat Hibulaire.
Home Defense
Donald Duck et ses neveux se chamaillent sous la forme d’une attaque aérienne.
The Grain That Built A Hemisphere
Le court métrage développe l’importance du maïs dans l’économie mondiale à travers son histoire depuis sa découverte par les indiens.
The Winged Scourge
Les sept nains apprennent à lutter contre la malaria en éliminant le vecteur de transmission, les moustiques.
How to Be a Sailor
Dingo nous apprend ce qu’est un bon marin, tout en retraçant l’histoire de la navigation jusqu’aux navires de guerre engagés contre la flotte japonaise.
Commando Duck
Mission importante pour Donald Duck. Il doit détruire une base aérienne japonaise.
Walt Disney en mission pour la paix ?
Walt Disney a donc largement collaboré à l’effort de guerre avec le gouvernement américain. Il offrit donc le savoir-faire de ses studios pour soutenir le moral des troupes, tourner des films de formation militaire, et dénoncer le pouvoir nazi. Des 170 courts métrages créés, il n’accepta aucun bénéfice. Le gouvernement régla les frais de production, pas un cent de plus !
Ce ne fut pas sa seule participation à œuvrer pour la paix. L’inquiétude d’une influence croissante des nazis en Amérique Latine était grande. Les Etats-Unis craignaient l’extension du nazisme dans cette région. Il est alors proposé à Walt Disney de partir en tournée. La popularité de ses films fut un excellent ambassadeur. La tournée se soldat par un franc succès et un troisième fronts sans doute évité !