Le géant du divertissement Disneyland vient de conclure un accord historique de 233 millions de dollars pour régler un recours collectif impliquant plus de 51 000 employés concernant des salaires impayés à Anaheim, en Californie. Cette décision judiciaire, approuvée en septembre 2025, fait suite à l’application de la Measure L qui impose un salaire minimum plus élevé aux entreprises bénéficiant de subventions fiscales de la ville.
Points clés à retenir
- Le règlement de 233 millions de dollars comprend les arriérés de salaire, intérêts, pénalités et frais juridiques
- 51 000 employés sont concernés par cette compensation financière suite au non-respect du salaire minimum local
- La Measure L d’Anaheim, adoptée en 2018, impose un salaire minimum de 20,42 dollars de l’heure en 2025
- Disney versera 179,6 millions de dollars directement aux employés concernés
- Cette décision établit un précédent majeur pour les droits des travailleurs dans le secteur du divertissement

Disneyland contraint à un règlement historique de 233 millions de dollars : l’affaire des salaires impayés
Le géant du divertissement Disneyland est au cœur d’une affaire judiciaire majeure concernant le non-respect des salaires minimums à Anaheim, en Californie. Plus de 51 000 employés ont été concernés par un recours collectif lancé contre la société pour des salaires impayés, dans un contexte où la réglementation locale s’est durcie. Cette action a abouti à un règlement historique de 233 millions de dollars, approuvé en septembre 2025 par la justice californienne, marquant un tournant dans la manière dont les grandes entreprises du secteur du loisir doivent respecter les droits de leurs employés.
Ce règlement comprend non seulement les arriérés de salaire, mais aussi les intérêts, pénalités et frais juridiques. Il témoigne d’une prise de conscience accrue des enjeux sociaux liés aux conditions de travail chez Disneyland, une entreprise souvent perçue comme un modèle d’attractivité mais qui, derrière ses parcs et attractions, cache des tensions salariales importantes.
Dans cet article, nous allons explorer en détail les tenants et aboutissants de cette affaire : d’abord en présentant la loi locale qui a changé la donne, la Measure L d’Anaheim, puis en retraçant la chronologie du conflit et la mobilisation syndicale. Nous analyserons ensuite la répartition du règlement financier et ses conséquences pour les salariés ainsi que pour l’image de Disney. Enfin, nous envisagerons les perspectives à long terme de ce règlement pour le secteur du divertissement et au-delà.
Une loi locale qui change la donne : la Measure L d’Anaheim
La Measure L, adoptée en 2018 par les électeurs d’Anaheim, a instauré un nouveau cadre réglementaire pour les entreprises bénéficiant de subventions fiscales de la ville. Cette loi impose un salaire minimum spécifique, plus élevé que le minimum d’État, afin de garantir un niveau de vie décent aux employés travaillant dans des secteurs à forte présence locale, dont Disneyland fait partie.
Initialement, la Measure L fixait un salaire minimum de 15 dollars de l’heure à partir de 2019, avec une progression annuelle de 2 %. En 2025, ce seuil a été porté à 20,42 dollars de l’heure, ce qui constitue un standard élevé, particulièrement dans le secteur du loisir et de l’hôtellerie. L’objectif affiché était de corriger les inégalités salariales et de lutter contre la précarité des travailleurs locaux.
Toutefois, Disney a contesté pendant plusieurs années son obligation à se conformer à cette loi, arguant qu’elle ne relevait pas des critères imposés par Measure L. Cette contestation a donné lieu à une bataille juridique qui a duré plusieurs années, jusqu’à ce que la justice tranche en faveur des employés en 2025. Ce revirement a été déterminant pour l’issue du recours collectif et le règlement financier conséquent.
La Measure L est devenue un véritable modèle dans la régulation locale des salaires, et son impact dépasse désormais Anaheim. Pour en savoir plus sur les initiatives locales et leur impact sur l’emploi dans les grandes structures, vous pouvez consulter notre article sur l’évolution des parcs Disney et leur politique sociale.

Chronologie du conflit et mobilisation syndicale
Le conflit a débuté à la suite de la publication du rapport « Working for the Mouse », qui révélait les difficultés économiques rencontrées par les employés de Disneyland, notamment en termes de salaires insuffisants pour couvrir les besoins essentiels tels que le logement ou les soins médicaux. Ce rapport a suscité une forte médiatisation et une mobilisation accrue des syndicats locaux.
Fin 2019, une action collective a été lancée par une coalition syndicale regroupant plusieurs organisations représentatives des salariés. Cette coalition a bénéficié d’un large soutien des employés, ce qui a renforcé la pression sur Disney pour revoir ses pratiques salariales. La contestation a été alimentée par des témoignages concrets d’employés peinant à joindre les deux bouts malgré un emploi stable chez le leader mondial du divertissement.
En 2024, un accord salarial majeur a été conclu avec les syndicats, portant le salaire de base à 24 dollars de l’heure pour 14 000 employés. Cette augmentation a été négociée avant même la décision finale du recours collectif, illustrant la volonté de Disney de limiter les tensions et d’améliorer ses relations sociales. Néanmoins, le règlement judiciaire de 2025 a officialisé et étendu ces mesures à tous les employés concernés.
Cette dynamique rappelle l’importance des syndicats dans la défense des droits des travailleurs, particulièrement dans des secteurs où la pression économique est forte. Pour mieux comprendre le rôle des mobilisations syndicales dans l’univers Disney, nous vous invitons à lire notre dossier sur le Club 33 et les relations privilégiées chez Disney.
Répartition du règlement : qui touche quoi ?
Le règlement de 233 millions de dollars a été réparti de manière précise pour répondre aux différents besoins et obligations légales. La majeure partie, soit 179,6 millions de dollars, sera versée directement aux membres du recours collectif, garantissant que les employés recevront l’intégralité des arriérés de salaire auxquels ils ont droit.
En plus de ces sommes, 17,5 millions de dollars seront alloués à l’agence californienne du travail sous forme de pénalité civile, afin de sanctionner les manquements de Disneyland et renforcer la surveillance de l’application des lois du travail. Cette mesure vise aussi à dissuader d’autres entreprises de pratiques similaires.
Enfin, environ 35 millions de dollars couvriront les frais juridiques, y compris les honoraires des avocats qui ont représenté les employés dans cette longue procédure. Cette répartition financière reflète une volonté de justice complète, intégrant à la fois la compensation des salariés et la sanction des infractions.
Tous les employés concernés recevront non seulement 100 % des arriérés de salaire, mais aussi 10 % d’intérêts sur ces sommes, ainsi que des pénalités supplémentaires, ce qui constitue un gain substantiel pour des milliers de travailleurs. Cette répartition équitable est une première dans ce type de litige aux États-Unis, et elle fixe un standard important pour l’avenir.
Pour approfondir les questions pratiques liées aux salaires et paiements chez Disney, notamment en Europe, vous pouvez consulter notre guide sur les méthodes de paiement à Disneyland Paris.

Impact pour les salariés et image de Disney
Ce règlement est présenté comme le plus important jamais conclu en Californie dans le cadre de litiges sur les salaires impayés. Pour les salariés, il représente une opportunité de régulariser des situations financières souvent précaires, avec des retombées positives sur leur qualité de vie. Nombre d’entre eux pourront ainsi apurer des dettes, sécuriser leur logement, ou financer des frais scolaires pour leurs enfants.
Du côté de Disney, cette affaire a mis en lumière les tensions entre l’image d’employeur attractif et la réalité vécue par une partie de ses salariés. En réponse, Disney affirme désormais que 96 % de ses employés touchent un salaire supérieur au minimum légal, en plus de bénéficier d’avantages sociaux renforcés, comme des prestations de santé améliorées et des programmes de formation professionnelle.
Cette situation illustre les défis auxquels font face les grandes entreprises du secteur du divertissement, qui doivent concilier compétitivité économique et responsabilité sociale. L’affaire a également suscité un débat public sur la nécessité d’une régulation plus stricte des conditions de travail dans les parcs à thème et hôtels, domaines où les marges peuvent être importantes mais où les salariés restent vulnérables.
Pour comprendre comment ces enjeux sociaux se traduisent concrètement dans l’expérience des visiteurs et des employés, notre article sur Noël à Disneyland Paris offre une perspective intéressante sur l’organisation interne et les conditions de travail lors des périodes de forte affluence.

Perspectives : vers un nouveau rapport de force social ?
Le règlement de 233 millions de dollars crée un précédent important pour la négociation salariale dans les grandes entreprises du secteur des loisirs et de l’hôtellerie. Il montre que les salariés et leurs représentants syndicaux disposent d’un pouvoir accru, notamment grâce à la vigilance sur l’application des lois locales du travail telles que la Measure L.
Ce cas pourrait encourager d’autres groupes de salariés à initier des recours collectifs similaires, particulièrement dans des zones où les réglementations locales sont strictes. Il souligne aussi l’importance d’un dialogue social renforcé pour prévenir les conflits et garantir des conditions de travail équitables.
Chez Disney, l’affaire pourrait inciter à une révision plus systématique des politiques salariales et sociales, afin d’éviter de nouvelles controverses. Plus largement, elle ouvre la voie à une réflexion sur l’évolution des rémunérations et des conditions de travail dans un secteur où l’image et la réputation sont essentielles.
Pour ceux qui souhaitent mieux comprendre l’environnement hôtelier et les efforts de rénovation qui peuvent contribuer à l’amélioration des conditions des employés, notre article sur les rénovations des hôtels Disneyland Paris offre un éclairage pertinent.
Conclusion
L’affaire des salaires impayés à Disneyland d’Anaheim, réglée par un accord historique de 233 millions de dollars, marque une étape majeure dans la protection des droits des salariés dans le secteur du divertissement. La Measure L a joué un rôle clé en imposant un cadre légal strict, tandis que la mobilisation syndicale a permis d’obtenir une compensation juste pour plus de 51 000 employés.
Cette décision judiciaire souligne l’importance d’une régulation locale adaptée et d’un dialogue social constructif pour garantir des conditions de travail équitables. Elle invite aussi les grandes entreprises à repenser leurs stratégies salariales pour mieux concilier performance économique et responsabilité sociale.
À l’avenir, ce règlement pourrait inspirer d’autres secteurs à renforcer la vigilance sur les pratiques salariales et à favoriser un environnement de travail plus juste. Pour les salariés, c’est une victoire significative qui améliorera leur quotidien et leur sécurité financière.
Pour continuer à suivre l’actualité et les analyses autour de Disneyland et de ses enjeux sociaux, n’hésitez pas à consulter régulièrement nos articles, comme celui consacré à Disneyland et les trains du bonheur, qui explore les dynamiques internes du parc.