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Substitutiary Locomotion : Dans l’ombre de L’Apprentie Sorcière

A travers les chansons de l’univers Disney, c’est une centaine d’années d’histoires que l’on découvre.  Pour expliquer cette longévité, je ne vois que … la magie !

Et il faut dire qu’en matière de magie, ce ne sont pas les Fées, Magiciens ou Sorciers qui manquent chez Disney et avec eux quantité de formules et autres rituels pour apporter cette magie. Tout comme Substitutiary Locomotion.

Substitutiary Locomotion. Cinq personnages sont assis sur un lit dans un décor fantaisiste, entouré de murs de briques et de vapeur. Vêtus de vêtements d'époque, ils semblent se livrer à une pratique enchanteresse de locomotion substitutive qui donne vie à toute la scène avec une touche magique.

Quelques formules magiques

Disney n’a pas d’ailleurs pas manqué d’imagination pour inventer toutes les formules nécessaires.  Et elles sont savoureuses.  

Dans une pièce encombrée, un sorcier animé en robe bleue effectue une locomotion substitutive, en équilibre sur un tabouret tout en tenant des livres flottants. À proximité, un télescope ajoute à l'aura magique.

Un petit jeu ? Qui les prononce « Higitus Figitus Zomba Kazom » ?  Merlin, Bien sûr !  « Beluga, Sevruga, Soufflez vents de la mer Caspienne » c’est l’horrible Ursula dans la Petite Sirène.  Mais on se souvient moins de « Treguna Mekoides Trecorum Satis Dee ».  Et pour cause puisqu’elle ne vient pas d’un personnage magique confirmé mais d’une Apprentie Sorcière.

Avant Mary Poppins

L’Apprentie Sorcière est une animation un peu moins connue dans l’univers Disney bien qu’absolument charmant et dans la lignée d’un Mary Poppins puisque ce film musical mélange personnages réels et animation.

Un groupe de cinq personnes, dont des adultes et des enfants, sont assis sur un lit volant orné de lumières, propulsé comme par magie par une locomotion substitutive, avec une grande lune en arrière-plan. Un enfant pointe vers le haut.

L’histoire avait d’ailleurs été choisie par Walt Disney et mise en production au début des années ‘60 alors que les négociations pour les droits de Mary Poppins étaient au point mort.

Mise en production chaotique

Les droits pour cette histoire avaient été beaucoup plus facile à acquérir.  En 1943, Mary Norton écrit un premier roman pour enfants intitulé « The Magic Bed-Knob », un livre dont Walt Disney achète les droits d’adaptation deux ans plus tard seulement.   Norton écrira ensuite Bonfires and Broomsticks et les deux volumes seront réunis dans Bed-Knob and Broomstick en 1957.  A ce moment, les droits sont engrangés par Disney.  Pourtant, le projet est laissé de côté au profit de Mary Poppins.

Couverture de « Bedknob and Broomstick » de Mary Norton, mettant en scène des enfants faisant l'expérience d'une locomotion substitutive alors qu'ils planent sur un lit au-dessus d'une maison sous un croissant de lune.

Mais en 1961, les négociations avec Paméla Travers pour l’adaptation de l’histoire de la nounou magique stagnent. Revenir à la mise en production de Bedknobs and Broomsticks comme projet alternatif est suggérée et les frères Sherman se mettent au travail avec le scénariste Don DaGradi.  Mais lorsque les droits de Mary Poppins sont enfin acquis, le projet Bedknobs est abandonné !

Retour du projet

Deux fois encore l’Apprentie Sorcière reviendra dans les discussions.  On le remet en développement en avril 1966 mais très vite remis de côté car trop semblable à Mary Poppins.

Quatre hommes dans un bureau sont réunis autour d'un document, un assis et trois debout, engagés dans une discussion alors qu'ils explorent les possibilités de locomotion substitutive.

Et il faudra attendre 1968 et l’approche de la fin du contrat des frères Sherman pour qu’il soit recontactés par Bill Walsh pour qu’ils reprennent le travail sur le scénario avec Don Da Gradi.

Une histoire modifiée

L’histoire originale de Norton est celle de trois enfants passant leur vacances d’été dans le Bedfordshire lorsqu’un jour le petit Paul voit Miss Price, leur voisine, chevaucher un balai.  En échange du silence des enfants, elle accepte alors de les emmener à bord d’un lit volant vers diverses aventures magiques.

Le travail de Don Da Gradi et des frères Sherman sera de rendre l’histoire plus amusante en faisant de Miss Price une sorcière amateur qui utiliser sa magie pour aider l’effort de guerre. 

Dans une scène animée enchanteresse, des gens sont assis sur un lit magiquement planant, propulsés par une locomotion substitutive, entourés de créatures marines colorées et chantantes dans un monde sous-marin vibrant.

L’équipe, et en particulier Bill Walsh, s’est éloignée du livre.  Ainsi, plutôt que de proposer à Miss Price de rencontrer un magicien des temps anciens pour apprendre les sorts, ils ont préféré qu’elle suive les cours par correspondance de Emelius Brown, un escroc caché derrière une allure de magicien, ce qui rend le personnage amusant.

Une personne maniant un moyen de locomotion substitutif chevauche habilement un manche à balai, une épée à la main et un drapeau Union Jack flottant fièrement, menant une vaillante charge de guerriers médiévaux à cheval.

Et voilà alors le décor planté.  C’est la guerre et l’Angleterre est en danger. Une apprentie sorcière, trois enfants et un escroc vont alors tout tenter de trouver l’élément manquant d’une formule magique qui sauvera l’Angleterre.  

Substitutiary Locomotion : Créateurs de formules magiques

« Treguna Mekoides Trecorum Satis Dee ».  Et voilà une formule magique de plus que nous propose les frères Sherman.  Ils ont eu, en effet le don de les utiliser dans le but de lier musique et images. 

Ils avaient commencé avec le « Higitus Figitus » de Merlin.  Au moment de faire ses bagages, au lieu de dire « il est temps de partir », le voilà qu’il se met à chanter et que tous les objets volent jusqu’à son sac parfois de façon incontrôlée.  Avec cette scène, on sait qu’il se prépare à partir mais il montre aussi son étourderie.

Deux personnes en costumes vintage colorés exécutent une danse animée, comme propulsées par une locomotion substitutive, avec des personnages fantaisistes et des musiciens en arrière-plan.

Il y avait eu aussi le célèbre « Supercalifragilixtisexpialidocious » de Mary Poppins qui sera bien plus qu’un « mot à dire lorsque l’on ne sait plus quoi dire ».  La formule nous montre en fait son pouvoir à nous sortir toujours d’un mauvais pas.

Dans l’Apprentie Sorcière, la formule va servir à mettre en mouvement les objets à la fois avec rigueur et entrain.

Fin de l’histoire

On la doit donc aux frères Sherman qui signent la fin proche de leur collaboration avec Disney.  Walt Disney s’était déjà tourné vers eux pour l’écriture des chansons du film avant même de commencer Mary Poppins.  

Deux hommes sont assis sur un canapé dans un salon, l'un en polo tenant un verre, l'autre en chemise boutonnée et les bras croisés. Une table avec des fruits se réorganise mystérieusement par locomotion substitutive, ajoutant une touche enchanteresse à ce décor chaleureux.

Lorsque le travail reprend, après la mort du maître, Bill Walsh va les convaincre de terminer les chansons.  Ils rouvrent donc le carton où dorment les premières compositions et les retravaillent.  Ils seront rejoints pour le fond sonore par Irwin Kostal.

Un film malmené

Tous les ingrédients du succès sont là et pourtant, il ne sera pas vraiment au rendez-vous.  Il est vrai que ce film fut malmené et sa production ne fut pas un long fleuve tranquille.

Une femme en costume est assise avec trois enfants devant un grand fond circulaire rouge, discutant du concept enchanteur de la locomotion substitutive tandis que les enfants la regardent attentivement.

Alors que le voilà prêt à devenir le grand film de Noël, à quelques jours de sa sortie, une chanson, « A step in the right direction », est supprimée.  La version ainsi raccourcie est présentée aux responsables du studio qui déteste le film.  La décision est prise : on coupera plusieurs scènes ramenant le film de deux et demi à 117 minutes exactement. De nouveau, plusieurs chansons passent à la trappe.  Des chansons qui apportaient de la couleur et un cachet au film.  

Quatre personnes posent ensemble sur une photo en noir et blanc. Une personne au centre lève une jambe de manière enjouée, comme si elle pratiquait une locomotion substitutive. Tous sourient et se tiennent devant les chaises du réalisateur.

Les frères Sherman diront que les nombreuses suppressions de leurs chansons a précipité la fin de leur collaboration avec Disney et que jamais Walt Disney n’aurait jamais autorisé ces changements. 

Un succès mitigé

Le film sera toutefois nommé cinq fois aux Oscars mais ne remportera que celui des Meilleurs effets visuels.  Rien pour la musique.  La formule magique n’aura pas apporté assez de magie à cette chanson qui était pourtant la préférée de Walt tant elle symbolisait la quête du film.

Et pourtant, gardons cette formule dans un coin de la tête, on ne sait jamais.  Avec un peu de magie, même un apprenti peu faire de grandes choses. 

Gros plan d'une médaille circulaire avec une étoile verte au centre, sur laquelle sont inscrits les mots « Dee », « Treguna », « Mekoidesi », « Trecorum » et « Satis » sur un ruban rose. Cette pièce enchanteresse semble contenir la magie de la locomotion substitutive dans sa conception.

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