Plongée dans le grand bleu parce que « Tout le monde est heureux sous l’océan ! » comme le chantonne le crabe Sébastien.
Avec sa chanson, c’est tout un monde aquatique étonnant, peuplé de créatures extraordinaires, qui s’ouvre à nous. Sous l’Océan !
Plongée dans un monde merveilleux
Ce petit monde que nous propose Disney en 1989 est mené par le souverain du lieu, le Roi Triton, l’heureux père de sept jolies sirènes dont la petite Ariel. Ce Royaume peuplé d’une pléiade d’animaux colorés est directement inspiré du conte de Hans Christian Andersen.
Et même si Ariel n’a qu’un seul rêve, celui de rejoindre la terre ferme, les fonds marins nous apparaissent, dans cette chanson, comme la plus belle des merveilles.
Chronique d’un déclin annoncé
On peut dire que c’est le destin qui a conduit cette histoire jusque sur l’écran. Mieux qu’un destin d’ailleurs puisque le film redonnera un souffle nouveau aux Studios.
Après la mort de Walt Disney, en 1966, les équipes s’efforcent d’abord de mener à bien les projets qu’il a amorcés. « Les Aristochats » qui sortira en 1970 et Robin des Bois, en 1973. Mais petit à petit, un déclin s’amorce. L’aura des Studios Disney se ternit et ils peinent à se renouveler. Les échecs s’enchaînent jusque dans les années ’80.
Amorce d’un nouvel Âge d’Or
C’est en 1985, alors qu’il co-réalise « Basil, détective privé » avec John Musker, que Ron Clements découvre le conte de la Petite Sirène de Hans Christian Andersen.
Immédiatement, il imagine mettre l’histoire en image pour un film d’animation. Et c’est là que le destin va jouer. Dans les archives, on retrouve une adaptation de l’histoire que Walt avait imaginée dans les années ’30 et qui avait été illustrée par Kay Nielsen.
Surprise ! Les modifications prévues par le papa de Mickey ressemblent étrangement à l’histoire esquissée par Musker et Clemments. Si ça ce n’est pas un signe !?
Et un signe qui sera payant avec 233 millions de dollars récoltés, pour l’histoire d’Ariel, cette jeune princesse du fond des océans qui n’a qu’un seul désir : devenir humaine et vivre son histoire d’amour avec le prince Eric.
On considère ce film comme celui qui ouvre un Nouvel Âge d’Or pour les Studios Disney. Après lui viendront La Belle et la Bête, Aladdin et Le Roi Lion qui confirment la renaissance de Disney dans les années 90.
Retour des récompenses
Avec ce film, Disney renoue enfin avec les récompenses en remportant, entre autre son premier Oscar depuis 19 ans. Un Oscar que l’on doit à la musique.
Car on peut dire que c’est un véritable coup de génie a conduit à une telle bande originale pour ce film.
Coup de génie dû à un coup de pouce au destin, celui de Jeffrey Katzenberg, alors Président des Studios Disney. Alors que le déclin semble s’installer, c’est lui qui persuade le parolier Howard Ashman de rejoindre les équipes Disney, convaincu qu’il sera l’artisan d’un renouveau.
Un nouveau duo de choc
Ashman a l’idée de génie de donner à l’histoire de la Petite Sirène des allures de comédie musicale. Mais pour cela, il fallait un compositeur. C’est encore Ashman qui apporte la solution. Il suggère alors le nom d’Alan Menken dont ce sera la première expérience avec Disney. Et la première fois qu’il compose une
musique de film d’ailleurs. Un coup d’essai qui se transforme en coup de maître !
Le duo écrit une partition époustouflante dans un style broadway, avec quelques touches de calypso et d’ambiance des îles. Bref, une atmosphère musicale qui captive le public.
Une chanson iconique
Le grand succès de la Bande originale est sans conteste « Under the Sea » que chante le crabe Sébastien. Il se lance dans ce plaidoyer alors qu’il tente de convaincre Ariel que la vie sous l’océan est nettement plus cool que la vie des humains.
La personnalité que le duo donne au majordome jamaïcain ajoute beaucoup à la scène quand il déclare que « Les algues sont toujours plus vertes dans le lac de quelqu’un d’autre ». On peut dire que c’est la musique qui a construit le personnage.
Evolution du personnage
Initialement, Horatio Felonious Ignacious Crustaceous Sebastien devait être un majordome très british. Mais en travaillant à une chanson pour le personnage, c’est le reggae qui devient source d’inspiration. Le déplacement vers les caraïbes étant validé, c’est un rythme calypso qui vient à Ashman et Menken. Parce que ce style de musique afro-caribéen apporte une ambiance plus pop. Steel drums, et percussions animées vont transporter le public dans un sentiment de paradis tropical.
Et donc, changement de cap : le serviteur et compositeur du Roi Triton sera un crabe qui viendra précisément de Trinidad. C’est là l’accent choisi par Samuel E. Wright qui interprète le crustacé, un accent qui souligne à merveille le style de la chanson.
Pour l’adaptation française ira chercher le chanteur caribéen Henri Salvador pour camper Sébastien.
Coup de maître
Et l’originalité sera payante. Alors qu’Alan Menken était persuadé que sa composition était mauvaise et qu’il serait viré, une volée de récompense vient lui donner tort :
- Oscar de la meilleure chanson originale l’année suivante
- Et Golden Globe de la meilleure chanson originale
- Grammy Award de la meilleure chanson écrite pour les médias visuels deux ans plus tard
On peut dire que Menken aurait dû croire Sébastien quand il nous dit qu’en regardant bien la réalité est sans doute meilleure qu’on ne le croit !
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