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Quel lien unit “Je Vole”, Aladdin et Howard Ashman ?

Disney a connu à la fin des années 80, une magnifique période qu’on a appelé le deuxième âge d’or et qui a marqué un renouveau dans les long-métrage d’animation. Et parmi ses chansons : Je Vole.

Je Vole. Un jeune homme souriant et animé est assis sur un tapis avec un singe joyeux sur son épaule, rappelant Aladin, à l'intérieur d'une pièce avec une fenêtre cintrée.

Ces films ont été souvent caractérisés par une présentation en chanson du héros principal de l’histoire.  C’était vrai sur la Belle et la Bête et on retrouve cette signature sur Aladdin

Présentation du personnage

Après le titre arabisant qui nous plongeait dans l’univers d’Agrabah, au cœur d’une nuit d’Arabie, commençe ce morceau plein d’énergie avec lequel on fait connaissance avec ce jeune sans le sou, bondissant à travers la ville pour dénicher un bout de pain.

Un homme animé avec un singe sur son épaule réagit comme Aladin, tandis qu'un autre homme soulève un foulard pour couvrir son visage sur le fond rouge, comme s'il murmurait « je vole » dans la scène vibrante.

Après tout « faut manger pour vivre, voler pour manger » nous déclarait-il jouant avec les mots, ce qui est d’ailleurs la marque de fabrique de ce film.  Le titre en est un autre. Il vole, comme un aigle royal et vole, au-dessus des lois !

L’ombre d’Ashman

On pourrait penserque l’on doit ce morceau au duo de l’époque : Menken et Ashman mais ce n’est pas exactement le cas.  Alors qu’Aladdin est en début de production, Howard Ashman décède.  Et pourtant, il est exact que c’est bien l’âme du célèbre parolier qui plane sur le film.  Aladdin, c’est son idée, son histoire.  Et pour comprendre cette chanson qui nous présente le futur Prince Ali, il faut remonter aux sources de l’histoire. En janvier 1988. 

Un homme en costume et cravate est assis à l'intérieur, où l'atmosphère ressemble à une scène d'Aladin, avec une grande créature unique projetant une silhouette enchanteresse en arrière-plan.

A ce moment, La Petite Sirène n’est pas encore sorti.  Howard Ashman commence à peine à travailler sur les chansons du film qu’il propose déjà à Jeffrey Katzenberg, un script d’une quarantaine de pages ainsi qu’une partition complète de son plus fidèle ami, Alan Menken.

Le directeur d’animation est enthousiaste mais laisse le document de côté, tout en s’assurant toutefois d’en posséder les droits, ce qui empêchera Ashman de la récupérer pour en tirer un spectacle sur scène.

Illustration d'une personne aux cheveux longs courant dans un champ enneigé, ressentant la liberté du « je vole », sous un ciel étoilé, à côté d'arbres nus.

Plus tard, alors qu’Ariel se prépare à envahir les écrans, l’histoire est confiée à Linda Woolverton alors qu’Ashman et Menken sont appelés à la rescousse de La Belle et la Bête alors en difficulté.  C’est d’ailleurs à contrecœur que le duo voit s’éloigner Aladdin.

Mutations de l’histoire

Lorsqu’Aladdin est mis en production, la réalisation est confiée à John Musker et Ron Clemmens.  Le duo décide de conserver les meilleurs éléments du travail d’Ashman tout en introduisant de nouveaux personnages plus adaptés à l’animation.  C’est comme cela que le singe Abu et le tigre Rajah entrent en scène. Ils conservent également le matériel musical tout en convenant de faire appel aux auteurs d’origine si de nouveaux morceaux étaient nécessaires.

Quatre personnages animés, rappelant le style vibrant d'Aladdin, sont vêtus de vêtements colorés et grimpent ou s'appuient contre une structure faite de poutres en bois. Avec le frisson du « je vole » remplissant l'air, ils interagissent avec énergie sur un fond de ciel bleu clair.

Voilà que commence donc le travail sur une histoire se déroulant à Bagdad.  Aladdin n’est qu’un jeune adolescent d’une quinzaine d’années qui erre avec sa bande d’amis, Babkak, Omar et Kasim.  Un peu voyou, il rêve pourtant de prouver à sa mère qu’il est capable de la rendre fière.  Et c’est à travers la chanson Proud of your Boy qu’on apprend à le connaître.

Evolution de la chanson Je Vole

Mais à l’évidence, cette chanson ne se retrouve pas dans la version finale.    Disparus également les trois amis du jeune homme ainsi que la maman d’Aladdin.

Ashman vient de décéder des suites de complications liées au sida lorsque les premières bobines sont montrées à Katzenberg qui refuse le projet.  Il exige des changements majeurs.  Divers éléments de l’histoire ont été coupés ou simplifiés.  Au revoir Babkak, Omar et Kasim et exit la mère du héros.  Ces modifications entraînent immanquablement la disparition de la plupart des chansons écrites par Ashman, sauf trois : Arabian Nights, Friend Like Me et Prince Ali.

Ashman ne verra donc pas la disparition de sa chanson préférée : Proud of your Boy qui, sous l’impulsion de Menken, sera d’ailleurs réintégrée dans la comédie musicale qui sortira à Brodway, afin de « ramener autant de travail de Howard que possible dans le spectacle ».

Tim Rice prend la suite

Il fallait pourtant présenter le personnage.  Pour combler les trous laissés dans la musique, dans un premier temps c’est Menken lui-même qui proposera plusieurs chansons.  Et pour remplacer ce moment d’introduction du personnage, il écrit « You Count On Me », une « chanson discrète de type « I want » que devait chanter Aladdin.  Il s’agit d’ailleurs de la première chanson que Menken a écrite juste après la mort d’Ashman.  On pourrait d’ailleurs penser qu’il s’adresse à son ami.

Mais elle est tellement intimiste que lorsque Tim Rice fut engager pour terminer le travail d’écriture, cette version sera abandonnée au profit de One Jump Ahead, Je vole en français.

Hommage à Ashman

On voit combien le chemin qui a conduit à cette chanson dynamique que nous connaissons tous fut long et semé d’embûches.  On comprend aussi qu’il fut difficile pour Tim Rice de s’insérer dans cette production.  Si bien que lorsque lui et Menken remporteront l’Oscar de la meilleure chanson pour Ce Rêve Bleu, il déclarera que « sans le grand talent et l’inspiration de Howard, il n’aurait pas été ainsi honoré ».

C’est d’autant plus vrai pour One Jump Ahead qui s’inspire largement d’une des chansons coupées lors des développements successifs et qui présentait les quatre amis Babkak, Omar, Aladdin, Kassim.

Ne pas juger les apparences

Le moins que l’on puisse dire, pourtant, c’est que cette chanson ne nous présente pas Aladdin comme ce diamant d’innocence qu’attend Jaffar.  Du moins en apparence.

Scène animée d'un homme sortant joyeusement d'une porte, un peu comme Aladin, évitant habilement les épées tenues par quatre hommes en turban.

Sur cette chanson, les gardes de la ville poursuivent Aladdin qui a volé un morceau de pain, ce qui ne semble pas trop le préoccuper d’ailleurs.  La séquence est aussi le prétexte pour faire connaissance avec la ville d’Agrabah et ses habitants qui ne semblent pas apprécier le jeune homme.  « racaille… rat des rues… vaurien… » … Les mêmes mots reviendront dans la reprise dans la bouche du prince Ahmed.

Dans un décor chaleureux et tamisé, un jeune homme rappelant Aladin tend une miche de pain à une femme et un enfant reconnaissants.

Après avoir volé la miche de pain, Aladdin vole donc de toit en toit pour échapper à ses poursuivants.  Mais quand il les a enfin semés, après s’être donné tant de mal pour trouver de quoi manger, il prend pitié deux petits enfants affamés et cède son précieux butin à ces bambins qui en ont bien plus besoin que lui.

Un vrai diamant d’innocence

Ce moment change alors l’image un peu précipitée qu’on avait pu se faire de lui.  C’est le moment où le vrai visage d’Aladdin se dévoile alors.  Bien qu’il soit un voleur, il est un bon gars dans l’âme. Un véritable diamant d’innocence.

Une personne se tient sur un rebord rocheux la nuit, rappelant les aventures d'Aladin, avec un palais majestueux comportant de grands dômes illuminés en arrière-plan.

Et la scène se termine par le chemin du retour vers sa pauvre demeure en chantant une triste reprise de « One Jump Ahead ».  On découvre alors qu’Aladdin vit dans un bâtiment presqu’en ruine mais qui lui offre une vue magnifique sur le palais.  C’est le moment où se scelle l’histoire.  Celle de son rêve d’être riche un jour, imaginant que lorsqu’il vivra dans un palais, il « n’aura aucun problème du tout ». 

Adaptation dans le live-action

Le film a connu un remake en live-action en 2019.  La chanson y est, bien sûr, reprise.  Il n’était pas question de se passer de ce premier moment de rencontre avec le héros.  Et c’est même deux protagonistes de l’histoire dont on fait la connaissance dans cette version puisque dans le remake, Aladdin chante cette chanson après avoir aidé Jasmine qui a quitté le palais à payer le pain qu’elle a donné à deux enfants affamés.  La poursuite qui en résulte inclut donc Jasmine dans cette version. 

Une femme et un homme en tenue traditionnelle, rappelant un conte d'Aladin, passent devant un groupe d'hommes assis dans un décor rustique orné d'outils au mur.

Ce qui diffère également, c’est qu’elle reviendra au moment où il réalise qu’il doit dire la vérité à Jasmine.

Je vole, c’est une chanson qui en dit beaucoup plus sur la personnalité du héros même si c’est un chemin complexe qui l’a conduit à son destin.

Un homme et une femme, vêtus de vêtements traditionnels, se tiennent sur un toit avec un émerveillement digne d'Aladin alors que le paysage urbain s'étend sous eux.

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