Au fil du temps, les personnages des animations Disney évoluent et même les bandits nous avouent leurs rêves secrets. Comme dans la chanson J’ai un Rêve.
Un gain de maturité
Depuis les débuts de l’aventure Disney, les personnages ont évolué. Ils font preuve de plus de maturité et, d’une certaine manière, se rapprochent d’une certaine réalité, ce qui est assez normal puisqu’au fil du temps, les Studios ont fait évoluer leurs héros en tenant compte de l’époque à laquelle s’adresse le film.
Ainsi, la condition des femmes a changé. Il en est ainsi pour les princesses Disney qui, de jeunes filles soumises et subissant leur condition, sont devenues plus indépendantes et maîtresses de leur destinée. Et il en est de même pour les hommes, même si l’évolution est moins marquée.
Des hommes sans grande présence
La gente masculine est relativement absente dans les premiers films. Leur rôle initial se borne à sauver l’objet de leur amour. Il faut dire qu’ils se trouvaient face à des Princesses douces et naïves, incapables d’affronter le moindre danger. Ils se devaient donc d’incarner l’homme parfait, venant sauver la belle. Et de surcroît, beau comme un dieu, la jeune fille ne pouvait que succomber.
Vu comme cela, évidemment, ça prête presqu’à sourire. Mais cela explique qu’on les appelle « Princes Charmants ». De vrais hommes-objets.
Cela justifie aussi leur quasi inexistence dans les histoires. Ils ne sont là que pour être charmants, c’est-à-dire mettre en valeur la destinée de la jolie Princesse. On ne connaît rien d’eux. Ils sont condamnés à être parfaits … et rien d’autre.
Disparition et mutation
Ces personnages vont peu à peu disparaître. Des années 60 jusqu’à la Petite Sirène, on verra plutôt apparaître des héros que l’on pourrait qualifier de Princes de cœur. Des Princes qui n’en sont pas, comme Arthur dans Merlin l’Enchanteur, ou Mowgli dans le Livre de la Jungle.
Plus de Princesse à sauver cette fois mais plutôt l’histoire de leur ascension personnelle.
Retour du Prince
Il faut attendre 1989 et la Petite Sirène pour revoir un Prince. Le Prince Eric, qui est d’une autre trempe que ses prédécesseurs. C’est qu’Ariel n’est pas de ces jeunes filles dociles. Elle prend sa vie en main. Il fallait donc un Prince qui n’était pas que charmant !
Premier indice de ce changement, on connaît son prénom dès le début. Il a d’ailleurs un rôle tout au long du film. Il gardera toutefois son rôle de sauveur quand il viendra à bout d’Ursula.
Un prince pas charmant
On inversera les choses avec le Prince suivant, quand Belle sauve la Bête ! Voilà vraiment un nouveau style de Prince puisque, pendant tout le film, il se comporte plutôt en créature sauvage.
Voilà un personnage bien nouveau dans l’histoire des Princes. Et s’il n’existe plus, par la suite, d’autre personnage de type monstre tel qu’Adam, son aspiration à être aimé le rapproche de bien d’autres. Aladdin par exemple.
Voilà les voleurs
Aladdin fait apparaître un changement radical puisque plutôt qu’un Prince, on a affaire à un voleur là.
On annonce la couleur dès le début du film. Aladdin est un vaurien et un voleur. Mais il n’est pas sans cœur puisqu’il se montre généreux avec les plus démunis que lui.
C’est aussi un grand rêveur. Ce palais qu’il perçoit est, selon lui l’image du bonheur. Il comprendra que la vraie richesse se trouve dans l’amitié et l’amour.
Pourtant, Prince et voleur, ce n’est pas inédit dans l’univers Disney. Le premier « voleur » est arrivé avec Robin des Bois, ce héros anglais qui vole aux riches pour donner aux pauvres.
Toutefois, cela ne s’est pas fait sans difficulté. Offrir le rôle de héros à un voleur semblait, pour certains, incompatible avec la morale des Studios. Il semble d’ailleurs que ce soit le conseil de Walt Disney, lui-même, que d’utiliser des animaux pour jouer les protagonistes de l’histoire. L’anthropomorphisme mettait ainsi une distance avec la réalité.
Pourtant cela restera un problème et le point sera traité dans le film lui-même. Petit Jean qui vient de dévaliser des riches demande à Robin si le fait de redonner l’argent aux pauvres fait d’eux des gentils ou des méchants. Robin rétorque que, selon lui, il ne « dérobe » pas les riches mais « emprunte » leur argent pour en faire profiter les plus nécessiteux. D’ailleurs, les deux compères présentent ces vols comme une quête et demande la charité à leurs victimes.
Aladdin, lui, est un voleur assumé, tout comme Flynn dans Raiponce.
Flynn Ryder
Ce charmant casse-cou est connu pour ses actions de pillage. Il est même poursuivi par les gardes du palais. Et pourtant il abandonnera tous ses principes de voleur quand il rencontrera la jolie Raiponce et qu’il l’aidera à réaliser son rêve.
Mais ce qui est inédit dans ce film, c’est que Flynn n’est pas le seul brigand sympathique que l’on verra dans le film. Et cela permettra de les humaniser quand on se rend compte qu’honnête ou brigand, tout le monde a un rêve. Ce qui fera l’objet d’un passage musical décalé, celui qui se passe dans une taverne malfamée.
J’ai un Rêve : Des bandits au grand cœur
Passage incongru, effectivement, que cette jeune fille qui a vécu isolée du monde se retrouve dans ce repaire de brigands. Qu’est-elle venue faire dans cette galère !
Tout tient dans cette rencontre étonnante et détonante entre la demoiselle et le vaurien. Il faut dire que Flynn Rider a fait fort. Il a dérobé la couronne de la princesse disparue. Le voilà le brigand le plus recherché du Royaume. Il se réfugie alors dans la tour où est enfermée la jeune Raiponce qui l’accueille d’un coup de poêle à frire. Elle lui propose ensuite un marché. Il l’emmène l’envol de lanternes puis la ramène jusqu’à sa tour. Commence alors leur périple qui les conduit à la Taverne du Canard Boiteux, un repaire de brigands malfamé.
Endroit malfamé ou de rêve ?
Parmi les bandits La Main Froide, un colosse au crochet de fer qui comprend la récompense qu’il pourrait tirer s’il capture le fugitif recherché par la garde royale. C’est sans compter sur Raiponce qui proteste que sans Flynn elle ne pourra accomplir son rêve.
La Main Froide révèle alors qu’il a aussi un rêve : celui d’être un grand pianiste… Et ce, malgré son crochet. Cela ouvre à la voix aux rêves des différents compères dans une chanson qui entraîne toute la taverne.
Le génie d’Alan Menken
Voilà un moment tendre et cocasse à la fois que l’on doit au réalisateur du film. Nathan Greno, a misé sur une valeur sûre des Studios Alan Menken, pour sa capacité à raconter des histoires en musique. Il est ici associé à parolier Glenn Slater.
« J’ai un rêve » sera salué par la critique. Certains iront que ces voyous médiévaux qui utilisent des expressions très modernes relèvent de la comédie absurde et surréaliste telle que peut le faire les Monty Python’s
Voilà sans nul doute une chanson qui nous fait aimer les voleurs et les brigands.