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Ca s’est passé un… 9 décembre 1993 : Inauguration de l’attraction Indiana Jones et le Temple du Péril

Ca s’est passé un... 9 décembre 1993 : Inauguration de l’attraction Indiana Jones et le Temple du Péril

Chapitre 1 — Le rêve européen et le besoin de sensations

Quand Euro Disneyland ouvre ses portes en avril 1992, le rêve européen de Disney prend enfin forme. Les châteaux, les parades et les musiques enchanteresses font briller les yeux des visiteurs, mais un constat s’impose rapidement : le parc manque de véritables attractions à sensations fortes.

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Big Thunder Mountain offre bien un frisson familial, mais l’ensemble du parc, fidèle à la philosophie de Walt Disney, mise davantage sur le merveilleux que sur l’adrénaline. Or, le public européen réclame davantage de vitesse et de vertige.

En parallèle, la société Euro Disney fait face à une fréquentation inférieure aux attentes et à des hôtels difficilement remplis. Il faut réagir vite. C’est ainsi qu’en 1993 naît un plan de développement express baptisé « Added Capacity Program », destiné à enrichir l’offre du parc en peu de temps.

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Le 9 décembre 1993, ce plan se concrétise avec l’ouverture d’une nouvelle attraction : Indiana Jones et le Temple du Péril. Une montagne russe thématisée autour du célèbre aventurier imaginé par George Lucas, pensée pour apporter un supplément de frisson à Disneyland Paris.

Chapitre 2 — La naissance d’un temple et d’une première mondiale

L’idée de cette attraction naît d’une contrainte : construire vite, avec un budget limité, tout en respectant les standards artistiques de Disney. Les Imagineers doivent marier efficacité technique et immersion thématique.

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Sous la direction artistique de John Grezinsky et Chris Tietz, le décor prend forme : un petit temple perdu au cœur d’Adventureland, à la croisée des jungles africaines et asiatiques. L’inspiration vient directement des films de Spielberg et Lucas : un site archéologique abandonné, envahi par la végétation, où les visiteurs se glissent dans les pas d’un certain professeur Jones.

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Pour le parcours, le choix se porte sur un circuit compact de montagnes russes avec un looping unique, garantissant une construction rapide et un coût maîtrisé. Ce looping, le tout premier de l’histoire de Disney, constitue une véritable révolution. Jusque-là, la firme avait toujours évité ce type d’élément, jugé trop extrême pour un public familial. Mais les temps changent : le marché européen pousse à oser.

Chapitre 3 — Une immersion totale dans l’aventure

L’attraction séduit dès son ouverture par son ambiance immersive. Le visiteur s’avance dans un camp de base archéologique où caisses, cordages, tentes et outils témoignent des fouilles en cours. On traverse ensuite la jungle avant de pénétrer dans un temple hindou en ruine, dédié au dieu Shiva. Deux gigantesques cobras de pierre encadrent l’escalier monumental menant à la plateforme d’embarquement, tandis que le rugissement du train résonne entre les ruines.

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Chaque détail renforce l’illusion : statues fissurées, inscriptions sanscrites, traces d’animaux sauvages, matériel d’exploration estampillé « University of Chicago – Archaeological Dept. », clin d’œil direct au métier d’Indiana Jones. Même les câbles et fixations du circuit sont dissimulés derrière des éléments de décor. Le train lui-même adopte l’apparence d’un chariot de mine rouillé, orné de symboles indiens et de taches de boue.

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Une fois à bord, les passagers s’élèvent lentement sur un lift mécanique, surplombant la jungle. Le bruit métallique des chaînes renforce la tension jusqu’à la première descente brutale. Le wagon plonge alors dans un virage serré, s’engouffre dans les ruines et entame un looping à 360°, avant d’enchaîner une série de courbes rapides. Le tout à 58 km/h sur un parcours de 566 mètres, pour une minute et quatorze secondes d’action continue.

Le looping, à peine perceptible depuis le sol, surprend les visiteurs : au moment où le train semble ralentir, il se retourne soudain, projetant les passagers la tête en bas. Un effet redoutablement efficace.

Chapitre 4 — Audace, héritage et légende

L’attraction est inaugurée le 9 décembre 1993, sous une pluie battante typiquement parisienne. George Lucas coupe symboliquement le ruban aux côtés de Philippe Bourguignon, président d’Euro Disney. Tambours, feux d’artifice et enthousiasme du public marquent cette étape importante.

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Le succès est immédiat : le public européen, déjà conquis par la saga Indiana Jones, accourt pour découvrir cette nouveauté. La fréquentation du parc augmente, et l’attraction devient rapidement un passage obligé des amateurs de sensations fortes.

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En 2000, les Imagineers redoublent d’audace : les wagonnets sont installés à l’envers, offrant une expérience unique au monde. Rebaptisée Indiana Jones et le Temple du Péril… à l’envers !, la version surprend totalement les visiteurs, qui affrontent le parcours sans voir venir le looping. Mais cette configuration, plus exigeante physiquement, conduit à un retour au sens d’origine en 2004. L’épisode reste cependant dans les mémoires comme l’une des expériences les plus audacieuses jamais tentées par Disney.

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Indiana Jones et le Temple du Péril occupe depuis une place singulière dans l’histoire des parcs Disney. À Anaheim, l’attraction Indiana Jones Adventure: Temple of the Forbidden Eye (1995) pousse l’immersion encore plus loin, tandis qu’à Tokyo DisneySea, en 2005, Raging Spirits reprend le même tracé que la version parisienne, mais avec une thématique centrée sur un dieu du feu.

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La version française reste unique : c’est la seule à conjuguer réalisme archéologique, scénographie en plein air et looping réel. Ce qui devait être une installation temporaire est devenu un pilier du parc, symbole d’une époque où Disney osait expérimenter, mêlant film culte et sensation pure.

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Lorsque The Walt Disney Company rachète Lucasfilm en 2012, l’univers d’Indiana Jones entre officiellement dans la grande famille Disney. Ce lien renforce encore la légitimité de l’attraction, qui incarne à merveille la philosophie commune à Disney et Lucasfilm : l’aventure humaniste, où curiosité et courage mènent à la découverte.

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Plus de trente ans après son inauguration, Indiana Jones et le Temple du Péril demeure un chef-d’œuvre d’équilibre entre technique, narration et émotion, un monument du parc parisien où chaque cri, chaque looping, chaque pierre du temple raconte à sa manière la promesse éternelle de Disney : transformer l’ordinaire en extraordinaire.

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