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Bibbidi-Bobbidi-Boo : une chanson qui transforme toute histoire en conte de fées

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Depuis une centaine d’années maintenant, Disney fait rêver, sans doute parce que dans chaque histoire, les héros sont embarqués dans un univers féérique, peuplés de princes, de princesses, d’animaux qui parlent et surtout de magie. 

Et qui dit magie, dit formule magique.  Et on peut dire qu’en la matière, Disney a dépassé le simple abracadabra !  Il y a eu le Wokety Pokety Wokety Wok de Merlin.  L’Apprentie Sorcière scandait Treguna Mekoides Trecorum Satis Dee.  Et bien sûr, Bibbidi-Bobbidi-Boo lorsque la marraine de Cendrillon qui la transforme pour aller au bal.

Une première Fée marraine

C’est une première chez Disney.  La Fée Marraine est, pour Cendrillon, une sorte d’incarnation de l’espoir.  Ce qu’elle exprime quand elle s’adresse à la jeune fille en lui disant « Si tu avais perdu tout espoir je ne serais pas là et pourtant regarde. ».  

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Un soutien que n’avait pas Blanche-Neige mais que l’on offre à Cendrillon, la deuxième princesse dans la liste des classiques Disney.  On peut presque dire que Cendrillon est une sorte de version évoluée de Blanche-Neige.

L’obsession d’une Princesse

Cendrillon sort en 1950, soit 13 ans après Blanche-Neige.  On peut se demander pourquoi autant d’années entre les deux princesses.

Avec Cendrillon, Walt revient, après une dizaine d’années, à un vrai long-métrage.  Il signe donc la fin des compilations produites dans une période de conflits.  Voilà, enfin le retour à l’adaptation d’un conte de fée.  Et pour cela, Walt va se tourner vers une histoire qu’il a déjà adaptée.  Car chez Disney, le film de 1950 n’est pas tout-à-fait la première version de Cendrillon.  

Il faut remonter au tout début de l’aventure Disney.  En 1920, Walt Disney a 19 ans et il devient dessinateur de courts-métrages publicitaires dans une petite firme de cinéma Passionné par l’animation, il propose à son patron, Frank Newman, un petit cartoon intitulé Newman Laugh-O-Grams. Très vite c’est le succès et les Laugh-o-Grams s’enchaînent.  C’est dans cette série qu’il propose, en 1922, un court-métrage intitulé Cinderella.  Une version un peu distordue et très librement adaptée.

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Mais ce n’est pas tout.  En 1933, Walt veut faire de l’histoire un Silly Symphony.  Par contre ce projet est abandonné même si un scenario prévoit la présence d’une souris blanche, d’oiseaux chantant et jouant avec la jeune fille et de nombreux gags.  Une histoire charmante mais qui sera abandonnée, sans doute parce qu’en même temps est sorti Poor Cinderella avec Betty Boop et que Walt ne voulait pas de comparaison entre les deux.

Un long métrage

Par contre, à la fin des années 30, Les Studios finalisent les projets de Pinocchio, Fantasia, Dumbo et Bambi.  Mais, dans la foulée du succès de Blanche-Neige et les Sept Nains, de nombreux projets germent dans la tête de Walt.  Les équipes de scénaristes se lancent à la recherche des histoires à adapter et les trois principales productions qui seront commencées sont Cendrillon, Alice au pays des merveilles et Peter Pan.  Malheureusement, la guerre va ralentir cet élan.

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Il faut attendre 1948 pour voir les caisses de la compagnie se renflouer.  A ce moment, Cendrillon est le projet le plus avancé.  C’est donc lui qui est mis en production.

Le challenge est d’importance !  Walt sait que l’avenir du studio est en jeu avec cette production.  Il n’hésite donc pas à mettre sur le coup sa meilleure équipe d’animateurs car, pour lui, au-delà de l’histoire même, il est essentiel que l’animation reflète le caractère et les émotions des personnages.

Bibbidi-Bobbidi-Boo : Le pari de la musique

Autant d’exigences pour la musique.  L’histoire était là, l’animation a été soignée, la musique se sera pas en reste.  Et pourtant Walt Disney avait une grande crainte à ce sujet.

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En effet, son compositeur attitré, Frank Churchill, qui avait rejoint les studios dans la grande aventure des Silly Symphonies, qui avait composé le célèbre Un jour mon Prince viendra et qui avait écrit pour Dumbo, s’est suicidé en 1942.  Walt avait perdu un compositeur de talent et un homme sur la même longueur d’onde que lui en matière de musique.

De plus, Leigh Harline et Ned Washington qui étaient les autres compositeurs du studio étaient partis à la concurrence après la guerre.  Il fallait donc reconstituer une équipe.  On fera appel Mack David, Al Hoffman, Jerry Livingston et Paul J. Smith.  Un choix payant puisque Deux chansons vont très vite sortir du lot : Tendre rêve et Bibbidi-Bobbidi-Boo.

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D’ailleurs, le film sera nommé pour trois Oscars musicaux : Meilleurs prises de son, Meilleures musiques et Meilleures Chansons pour Bibbidi-Bobbidi-Boo. 

Une berceuse comme inspiration

Mack David, Al Hoffman et Jerry Livingston ont rencontré Walt Disney à la suite de leur succès chanté par Perry Como, Chi Baba Chi Baba.  Ils lui ont joué un medley de leurs chansons mais la seule qui intéressait Walt c’était Chi Baba Chi Baba.  Sans doute avait-il déjà une idée en tête pour la Fée Marraine et son Bibbidi-Bobiddi-Bo.

Les deux chansons sont à la fois ressemblantes et différentes.  Tout d’abord, Walt désire que les chansons commencent par le refrain et non par un couplet de manière à ce qu’il soit mémorisé.  Et ce refrain a des points de ressemblance avec Chi Baba Chi Baba, même si celle-ci est beaucoup plus lent parce qu’elle a été écrite comme berceuse.

Bibbidi-Bobbidi-Bo est tellement plus joyeuse et entraînante, à l’image de cette fée marraine qui insuffle cette joie à Cendrillon.  Les paroles n’ont aucun sens mais cela rend l’instant magique terriblement efficace.

Efficace au point qu’elle sera nommée aux Oscars l’année suivante.  Malheureusement, la chanson et la musique de manière générale ont été devancées.  Et pourtant, le premier enregistrement qui datait de 1949 déjà avait obtenu un certain succès en se hissant à la 14ème place.  Fait original, il avait été enregistré par Perry Como, celui-là même qui interprétait le Chi Baba Chi Baba.

Elle aura aussi l’honneur de reprises célèbres.  Dès l’année de la sortie du film, Bing Crosby, de sa voix de crooner, nous offre une version très glamour de la chanson.  

Et en 1968, elle est reprise dans une version jazz par Louis Armstrong.

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