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Ca S’Est Passé Un… 9 Août 1969 : Ouverture de The Haunted Mansion

Quand les fantômes emménagent à Disneyland

the haunted mansion disneyland ouverture

Le 9 août 1969, une brise étrange a soufflé sur Disneyland en Californie. Ce jour-là, l’une des attractions les plus emblématiques du parc ouvre ses portes : The Haunted Mansion. Loin de l’univers féerique des princesses et des contes de fées, cette maison sinistre et majestueuse invite les visiteurs à un voyage dans le monde des esprits.

Une idée venue de loin

Pourtant, cette attraction ne sort pas de nulle part. L’idée d’une maison hantée germe dès 1951, avant même l’ouverture officielle de Disneyland en 1955. Un premier croquis de Harper Goff montre un vieux manoir en ruine juché sur une colline, imaginé pour trôner au bout de Main Street. Mais l’idée est mise de côté : le bâtiment est jugé trop décrépit pour s’intégrer dans le parc flambant neuf.

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Walt Disney et la maison bien tenue

Walt Disney, tout en voulant intégrer des éléments sombres dans son parc pour capter l’attention d’un public plus âgé, refuse de voir s’installer une bâtisse délabrée dans ses allées. Selon sa vision, même les fantômes méritent de vivre dans une maison impeccable. Une phrase restera d’ailleurs célèbre : « On peut avoir des fantômes, mais ils vivront dans une belle maison bien entretenue ! »

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En 1957, l’idée refait surface, cette fois orientée vers la future zone New Orleans Square. L’emplacement, inspiré de l’architecture coloniale du sud des États-Unis, influence fortement le style de l’attraction. Fini les ruines lugubres, place à un manoir majestueux au style néo-classique, imaginé par Ken Anderson. L’atmosphère s’oriente alors vers le charme mystérieux de la Nouvelle-Orléans.

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Une façade vide et des rumeurs pleines

La construction de la façade du manoir débute en 1961 et s’achève en 1963. Mais l’intérieur, lui, reste désespérément vide. Derrière les grilles fermées, aucun fantôme à l’horizon. Seul un panneau intrigue les visiteurs : « Le Département des Relations Fantomatiques est en mission pour recruter des esprits à travers le monde. »

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Cette façade muette devient alors un aimant à rumeurs. Certains murmurent même que Walt Disney lui-même vivrait dans la maison. Une légende urbaine qui contribue à entretenir le mystère autour de l’attraction.

Retards et innovations

Pourquoi une telle attente entre 1963 et 1969 ? Plusieurs éléments l’expliquent. D’abord, les équipes de Disney sont mobilisées pour créer de nouvelles attractions pour l’Exposition Universelle de New York en 1964, comme le célèbre It’s a Small World. Ensuite, le décès de Walt Disney en 1966 ralentit les projets.

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Mais ce délai a un effet positif : le concept initial évolue. De nouvelles technologies apparaissent, notamment les audio-animatronics et le système Omnimover — un système de véhicules continus (baptisés ici Doom Buggies) qui contrôlent le champ de vision des visiteurs. L’attraction abandonne ainsi l’idée d’une visite guidée à pied ou d’un parcours en bateau, pour adopter une narration fluide, immersive, maîtrisée de bout en bout.

Une double ambiance maîtrisée

Les créateurs hésitent sur le ton à adopter. Faut-il miser sur la peur ou sur l’humour ? Deux figures s’affrontent alors : Claude Coats, partisan d’une ambiance sombre et inquiétante, et Marc Davis, plus enclin à insérer des touches comiques et des esprits farceurs.

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Finalement, aucun choix tranché n’est fait. The Haunted Mansion mêle habilement les deux approches, proposant une expérience à la fois effrayante et amusante. Le manoir devient une maison de retraite pour fantômes sans domicile, et l’attraction annonce fièrement qu’elle héberge déjà 999 esprits… mais qu’il reste toujours de la place pour un dernier visiteur.

Des effets spéciaux à couper le souffle

Derrière cette œuvre se cache une équipe brillante d’Imagineers. Ken Anderson pose les bases du concept, tandis que Yale Gracey et Rolly Crump créent les effets spéciaux et illusions.

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Parmi les techniques marquantes, l’effet Pepper’s Ghost fait sensation. Grâce à un ingénieux jeu de miroirs et de lumières, des spectres semblent apparaître devant les yeux ébahis des visiteurs. Les animatroniques, eux, donnent vie à une galerie de personnages devenus cultes.

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Le manoir s’exporte dans le monde

Le succès est tel que The Haunted Mansion devient un standard de l’univers Disney. En 1971, une version similaire ouvre ses portes à Magic Kingdom, en Floride, avec une façade redessinée pour s’intégrer dans le quartier de Liberty Square.

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À Tokyo Disneyland, l’attraction conserve la structure de Floride, mais certaines scènes sont adaptées pour respecter la sensibilité culturelle japonaise, notamment en matière de représentation des esprits.

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C’est en 1992, avec Phantom Manor à Disneyland Paris, que le manoir connaît sa réinvention la plus marquée. Plus sombre, plus gothique, l’attraction intègre une vraie trame narrative tragique et mélancolique, en lien avec la légende de Thunder Mesa, ville fictive du parc.

Du manoir au grand écran

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L’univers de The Haunted Mansion ne pouvait rester confiné au parc. En 2003, un premier film sort avec Eddie Murphy, mais ne parvient pas à capturer la magie de l’attraction. C’est en 2023 qu’une nouvelle adaptation séduit davantage : plus sombre, plus fidèle, truffée de clins d’œil pour les fans, elle réussit à retranscrire le savant dosage d’humour et de frissons.

Un triomphe éternel

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Le 9 août 1969, après des années de développement, The Haunted Mansion ouvre enfin ses portes au public. C’est un triomphe immédiat. Les visiteurs affluent par milliers pour découvrir ce manoir pas comme les autres. L’attraction réussit le pari audacieux de traiter la mort avec un humour élégant et une mise en scène spectaculaire.

Plus qu’une simple attraction, The Haunted Mansion est devenue une icône. Elle incarne cette capacité unique de Disney à transformer une idée étrange en un univers cohérent, fascinant et inoubliable. Un espace où l’imaginaire flirte avec le surnaturel, où le rire côtoie le frisson, et où l’on se plaît à croire, le temps d’un parcours, que les fantômes aussi ont besoin d’un chez-soi.

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